La France assouplit sa législation en matière d'interruption volontaire de grossesse (IVG). L'amendement adopté par les députés, qui émane du Parti socialiste, modifie la loi Veil de 1975 instaurant le droit à l'avortement pour toute "femme enceinte que son état place en situation de détresse". Il supprime cette notion de "détresse" en la remplaçant par "le droit des femmes à choisir ou non de poursuivre une grossesse".
Le vote a eu lieu après un débat passionné et parfois grave de plus de deux heures dans un hémicycle aux rangs garnis d'une centaine de députés.
Amendement UMP
Tous les groupes de gauche ont voté la mesure de même que le groupe UDI (centriste) et celui de l'UMP, à l'exception de quelques-uns de ses membres qui estiment qu'elle "banalise" l'IVG et en fait "un droit comme les autres".
Des députés UMP ont de fait déposé un amendement demandant que l'IVG, intégralement remboursée depuis janvier 2013, ne le soit plus si la notion de détresse n'est pas maintenue.
ats/pym
Débat en Espagne et en Suisse
Lors du débat, la ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem a évoqué l'Espagne où le gouvernement conservateur a présenté en décembre un projet supprimant l'avortement en dehors de cas très précis - danger pour la vie ou la santé physique ou psychologique de la femme, viol ayant fait l'objet d'une plainte - pour mettre en exergue les avancées défendues par le gouvernement de gauche.
En Suisse, onze ans après sa dépénalisation, l'avortement est la cible d'une nouvelle initiative. Les citoyens diront le 9 février si les IVG continueront d'être remboursées par l'assurance maladie de base. Les initiants plaident la liberté de conscience et la lutte contre les coûts.