L'Assemblée nationale tunisienne a adopté définitivement tard dimanche soir la nouvelle Constitution du pays, censée achever une turbulente transition vers la démocratie. Les députés avaient achevé de voter jeudi tous les articles de la Loi fondamentale, trois ans après la révolution ayant déclenché le printemps arabe.
Les élus de l'Assemblée nationale constituante ont approuvé cette loi fondamentale à une majorité écrasante de 200 voix pour, 12 contre et 4 abstentions, lors d'une séance retransmise à la télévision. Peu après, ils ont entonné l'hymne national, brandissant des drapeaux tunisiens et faisant le signe de la victoire avec leurs doigts.
Gouvernement d'indépendants élu
Ils ont ensuite scandé "fidèles, fidèles au sang des martyrs de la révolution" de janvier 2011 contre le président Zine el Abidine Ben Ali. "Nous sacrifions notre âme et notre sang pour toi Tunisie", ont-ils aussi crié dans un moment d'unité dans cet hémicycle, qui pendant plus de deux ans a été le théâtre de disputes, échanges d'invectives et controverses.
Plus tôt dans la journée, un gouvernement d'indépendants avait finalement pu être formé, après six mois de crise politique.
afp/lan/kkub
Deux ans de travaux pour la Constitution
Plus de deux ans de travaux ont été nécessaires pour aboutir à ce compromis visant à éviter une dérive autoritaire dans un pays qui a connu plus d'un demi-siècle de dictature, sous Habib Bourguiba, puis sous Zine El Abidine Ben Ali, renversé par la révolution de janvier 2011.