Le tribunal administratif de Besançon a rejeté mardi le recours des parents de Leonarda, la jeune Rom de 15 ans expulsée le 9 octobre avec sa famille par la France vers le Kosovo.
La famille de la collégienne, dont l'expulsion avait provoqué une vive émotion en France, peut encore faire appel de cette décision.
Le tribunal a estimé que le préfet du Doubs n'avait "commis aucune erreur manifeste d'appréciation sur la situation personnelle des requérants" quand il a ordonné leur reconduite à la frontière.
Volonté d'insertion jugée "très relative"
Auparavant, le rapporteur public avait notamment argué que la famille n'avait pas donné la preuve de sa volonté d'insertion en France.
Il avait notamment relevé que "le couple des parents vivait renfermé sur lui-même et ne sortait que pour obtenir diverses aides", que la volonté d'insertion professionnelle du père était "très relative" et que la mère ne parlait pas français. L'avocat du préfet du Doubs avait souligné qu'il n'y avait pas eu "de réelle scolarisation des enfants".
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ats/kkub
Le président Hollande affaibli par l'affaire
L'expulsion, le 9 octobre dernier à Pontarlier de la jeune Leonarda, prise en charge par la police à la descente d'un bus scolaire alors qu'elle participait à une sortie pédagogique, avait soulevé une vague d'émotion et fait descendre dans la rue des milliers de lycéens.
L'avocate de la famille avait fait valoir que six enfants du couple étaient nés en Italie et un en France, et non pas au Kosovo où ils ont été renvoyés et où leur scolarisation serait problématique.
Le président François Hollande avait proposé à Leonarda de rentrer en France, mais sans sa famille. L'adolescente avait refusé et le chef de l'Etat était sorti politiquement affaibli de cette affaire.