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Le Serbe Ratko Mladic qualifie le TPIY de "satanique" et refuse de témoigner

Mladic7 [EPA/TOUSSAINT KLUITERS]
Ratko Mladic, photographié lors d'une précédente audience du TPIY en 2012. - [EPA/TOUSSAINT KLUITERS]
Appelé à témoigner au procès de Radovan Karadzic, l'ex-chef militaire des Serbes de Bosnie Ratko Mladic a refusé de coopérer et qualifié le Tribunal pénal pour l'ex-Yougoslavie de "satanique".

Ratko Mladic, ex-chef militaire des Serbes de Bosnie, a refusé de témoigner mardi dans le procès de son alter ego politique, Radovan Karadzic, devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY).

"Je ne veux pas témoigner et je refuse de témoigner pour des raisons de santé et parce que cela me porterait préjudice dans ma propre affaire", a déclaré Ratko Mladic lors d'une audience publique à La Haye.

"Satanique"

Accusé de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre, Radovan Karadzic, qui se défend seul, souhaite que Ratko Mladic, accusé des mêmes crimes dans un procès séparé, témoigne en sa faveur.

Mladic avait refusé, épuisant tous les appels juridiques possibles, avant de finalement prêter serment mardi matin en qualifiant le tribunal de "satanique" et de "tribunal de la haine".

afp/pym

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La santé de Ratko Mladic

L'avocat de Ratko Mladic, a tenté une dernière fois mardi matin de convaincre les juges de ne pas autoriser le témoignage de son client, invoquant sa santé.
   
"Nous pensons que M. Mladic n'est pas en état de témoigner", a dit l'avocat, assurant que son client souffre de troubles de la mémoire et ne peut pas distinguer "la vérité de la fiction": "il invente des choses et pense qu'il s'agit de la vérité".

Accusés des mêmes crimes

Radovan Karadzic et Ratko Mladic, 68 et 71 ans, sont accusés d'avoir orchestré le nettoyage ethnique de la Bosnie lors d'une guerre qui a fait 100.000 morts et 2,2 millions de déplacés entre 1992 et 1995.

Ils sont notamment accusés du massacre de Srebrenica, lors duquel les forces serbes de Bosnie ont tué près de 8.000 hommes et garçons musulmans.

Radovan Karadzic et Ratko Mladic auraient pu être jugés ensemble si leurs arrestations avaient été plus proches dans le temps, car ils sont accusés des mêmes crimes. Le premier avait été interpellé en 2008 alors que le second ne l'avait été qu'en 2011.