"Nous constatons que le CICR mène des activités en dehors du mandat fixé par le droit international et l'accord avec le gouvernement du Soudan", a affirmé dimanche dans un communiqué la Commission des affaires humanitaires (HAC), un organisme gouvernemental soudanais qui a indiqué avoir suspendu les activités du CICR à partir du 1er février.
La HAC affirme que le CICR devait seulement travailler à travers le Croissant-Rouge soudanais. Selon une source au sein de la HAC, le Croissant-Rouge s'est plaint du fait que "le CICR avait mené certaines activités sans la participation du Croissant-Rouge".
6,1 millions de personnes dans le besoin
"Nous sommes certains que les problèmes techniques cités par la Commission comme étant la raison de cette suspension seront rapidement réglés", a déclaré dimanche Jean-Christophe Sandoz, chef de la délégation du CICR au Soudan, sans plus de précisions.
La moitié des 19 Etats du Soudan sont touchés par des violences et l'ONU évalue à 6,1 millions le nombre de personnes ayant besoin d'aide humanitaire.
afp/vtom
ONG expulsées à plusieurs reprises
En 2012, la Commission des affaires humanitaires avait déjà expulsé sept organisations humanitaires internationales de régions pauvres de l'est du Soudan, et Médecins sans frontières (MSF) avait été contraint de suspendre ses activités dans une partie du Darfour-Nord.
En 2009, Khartoum avait retiré les autorisations de 13 ONG travaillant au Darfour, après l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) d'un mandat d'arrêt pour crimes de guerre contre le président soudanais Omar el-Béchir.
Selon son porte-parole au Soudan, les activités du CICR dans le pays avaient déjà été suspendues dans les années 1990.