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Un officier rwandais jugé en France pour complicité de génocide

Des photographies de victimes du génocide rwandais dans le mémorial de Kigali. [DPA/AFP - Wolfgang Langenstrassen]
Un Rwandais jugé à Paris 20 ans après le génocide / Le 12h30 / 1 min. / le 4 février 2014
Près de 20 ans après le génocide au Rwanda, la France, souvent accusée d'avoir soutenu le régime génocidaire, juge pour la première fois un ancien officier rwandais pour son rôle dans ce drame.

Arrêté en 2008 dans l'île française de Mayotte où il vivait sous une autre identité, un officier rwandais, Pascal Simbikangwa, sera jugé en vertu du principe de "compétence universelle" de la justice française, lui permettant de poursuivre des personnes recherchées pour des faits de crimes contre l'humanité commis à l'étranger.

La justice française a refusé, comme elle l'a pour l'instant toujours fait, d'extrader cet ancien capitaine hutu vers le Rwanda. Il risque la prison à vie.

Le suspect nie en bloc

A 54 ans, il est jugé à partir de mardi pour complicité de génocide et de crimes contre l'humanité, accusé d'avoir incité, organisé et aidé, notamment en organisant des barrages et en armant les miliciens qui les tenaient, les massacres qui firent quelque 800'000 morts en 100 jours, entre avril et juillet 1994.

Ancien capitaine, passé dans la police secrète après l'accident qui l'a privé de l'usage de ses jambes en 1986, il nie en bloc les faits, pour lesquels il risque la perpétuité.

afp/vkiss

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Un procès de longue durée

Le procès, exceptionnellement filmé pour l'Histoire, doit durer six à huit semaines. Après la sélection du jury, la première journée de mardi sera consacrée au résumé des accusations et au début de l'interrogatoire de l'accusé sur son curriculum vitae.

Les deux premières semaines d'audience seront principalement consacrées à retracer le contexte ayant conduit au massacre de centaines de milliers de Tutsi, ainsi que de Hutu modérés, par les milices du président hutu Juvénal Habyarimana, dont l'assassinat le 6 avril fut l'événement déclencheur du génocide.

La cour entendra une trentaine de témoins rwandais sur les faits, dont par visioconférence certains détenus condamnés par le TPIR ou la justice rwandaise, et d'autres que la justice fera venir du Rwanda pour évoquer les événements.