Le Venezuela s'apprêtait à connaître connaître samedi une nouvelle journée de tensions, le gouvernement de Nicolas Maduro ayant appelé ses partisans à manifester, au lendemain d'une mobilisation d'étudiants visiblement décidés à engager un bras de fer contre lui.
Avec pancartes, banderoles, drapeaux vénézuéliens et porte-voix, des centaines de jeunes gens se sont d'abord réunis vendredi sur la place Altamira, à Caracas, avant de bloquer rues et avenues alentour, aux cris notamment de "Liberté ! Etudiants !" ou encore "Peuple, écoute, rejoins la lutte !".
Lacrymogènes
Certains d'entre eux, qui avaient bloqué une autoroute dans l'est de la capitale, ont été délogés par la police à coups de gaz lacrymogène.
Ces mobilisations s'inscrivent dans le cadre du mouvement de protestation anti-gouvernemental lancé il y a une dizaine de jours par des étudiants qui s'insurgent contre la vie chère, l'insécurité et les pénuries.
afp/pym
Médias menacés
La plupart des chaînes de télévision vénézuéliennes se sont abstenues ces derniers jours de diffuser les images de ces incidents, craignant visiblement les avertissements du Conseil national des Télécommunications, qui a menacé de sanctions les médias qui feraient "la promotion de la violence".
Nicolas Maduro a accusé de "manipulations" certains médias étrangers, parmi lesquels l'Agence France-Presse, et annoncé la suspension de la diffusion de la chaîne de télévision colombienne d'informations NTN24.
Des étudiants se sont plaints que des photos des manifestations ne soient pas visibles sur le réseau social Twitter, accusant l'opérateur public Cantv de les bloquer. Ce dernier a toutefois catégoriquement démenti être à l'origine de ces problèmes.
Etudiants libérés
Les autorités vénézuéliennes ont libéré vendredi 25 étudiants arrêtés pendant les émeutes de cette semaine en attendant leur procès et ont annoncé que 74 autres comparaîtraient très rapidement devant la justice.
Mercredi, Caracas avait été le théâtre de la plus importante mobilisation contre le président Maduro depuis son élection en avril 2013. Elle s'était soldée par la mort de trois personnes tuées par balles, des dizaines de blessés et une centaine d'interpellations.