L'ancien président pakistanais Pervez Musharraf, accusé de "haute trahison", a brièvement comparu devant la justice mardi à Islamabad. Il s'agit d'une première pour un ex-chef de l'armée
Au pouvoir entre son coup d'Etat de 1999 et 2008, il est accusé de "haute trahison", crime passible de la peine de mort, pour avoir imposé l'état d'urgence et suspendu la Constitution en 2007.
"Bonnes impressions"
L'audience n'a duré que quelques minutes. Dès l'ouverture, le juge a signifié à l'accusé que la cour allait l'inculper. Mais un avocat de Pervez Musharraf s'y est opposé, estimant une inculpation impossible à ce stade puisque la défense a contesté le droit du tribunal à juger son client, et que cette procédure est toujours en cours.
Le juge a répondu que le tribunal se prononcerait vendredi sur cette question et mis fin à l'audience.
Interrogé sur ses impressions à la sortie du tribunal, Pervez Musharraf a simplement répondu qu'elles étaient "bonnes". Il a ensuite regagné sa ferme des environs d'Islamabad.
agences/pym
UNe première sous haute sécurité
Des mesures de sécurité sans précédent avaient été prises pour la comparution de Pervez Musharraf dont l'installation de brouilleurs d'ondes dans la salle d'audience.
Pervez Musharraf a plusieurs fois été visé par des attaques, et les rebelles talibans ont promis de le tuer lorsqu'il est rentré au pays, il y a près d'un an.
Cette comparution est une première dans un pays dirigé par des dictateurs militaires durant trois décennies depuis son indépendance en 1947. Aucun d'entre eux n'a été jugé jusqu'ici.
Pervez Musharraf avait déclaré ne pas reconnaître la légitimité de ce tribunal spécial, qualifiant la procédure de "vendetta personnelle" car initiée par le Premier ministre Nawaz Sharif, qu'il avait renversé en 1999.