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Le président ukrainien annonce une "trêve" et la reprise des pourparlers avec l'opposition

Le service de sécurité ukrainien lance une opération "anti-terroriste" à travers le pays, après le regain de violences de mardi. [Stringer]
L'Union européenne prépare des sanctions contre l'Ukraine / Forum / 15 min. / le 19 février 2014
Viktor Ianoukovitch a annoncé mercredi soir la "trêve" et une reprise des pourparlers, alors que les Etats-Unis interdisent de visas 20 responsables suite aux violences à Kiev.

Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch a annoncé mercredi soir la "trêve" et la reprise des pourparlers avec l'opposition au lendemain des violences inédites à Kiev qui ont fait au moins 28 morts, selon un nouveau bilan.

>> Lire : L'assaut contre les manifestants à Kiev fait au moins 25 morts

A l'issue d'une rencontre avec les trois leaders de l'opposition, "les parties ont déclaré la trêve et la reprise des pourparlers pour arrêter le bain de sang et stabiliser la situation", a indiqué la présidence.

Des sanctions

La communauté internationale avait réagi vivement mercredi, après les affrontements mardi entre les forces spéciales ukrainiennes et les manifestants.

Les Etats-Unis ont imposé des interdictions de visas à l'encontre de 20 hauts responsables ukrainiens soupçonnées d'avoir ordonné aux forces de sécurité d'intervenir contre les manifestants. "Nous allons voir si la trêve tient bon", a précisé un responsable du département d'Etat.

Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne se réuniront en urgence jeudi à Bruxelles pour discuter de sanctions contre le régime du président ukrainien Viktor Ianoukovitch. "Toutes les options seront étudiées, y compris des sanctions contre les responsables de la répression et des violations des droits de l'Homme", a annoncé la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton.

La cathédrale Mykhaylo a été transformée en hôpital pour accueillir les manifestants blessés durant les violences sur la place de l'Indépendance à Kiev. [AFP - ANATOLII BOIKO]
La cathédrale Mykhaylo a été transformée en hôpital pour accueillir les manifestants blessés durant les violences sur la place de l'Indépendance à Kiev. [AFP - ANATOLII BOIKO]

L'ONU a de son côté demandé mercredi une "enquête urgente et indépendante" pour établir des faits et responsabilités.

La Maison Blanche a elle aussi dénoncé mercredi des violences "totalement scandaleuses"

Le pape François,  préoccupé, a appelé à "cesser les violences".

La Russie a pour sa part dénoncé une "tentative de coup d'Etat" et a exigé des leaders de l'opposition qu'ils fassent cesser les violences et reprennent le dialogue avec le pouvoir légitime.

agences/moha/kkub

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L'OSCE propose un "facilitateur" externe

La présidence suisse de l'OSCE propose l'aide de l'organisation pour établir les faits sur les violences et les violations des droits de l'homme en Ukraine. L'ambassadeur suisse Christian Schoenenberger a été chargé de présenter des mesures à l'administration présidentielle et au ministère des Affaires étrangères à Kiev.

Elles prévoient la nomination d'un "facilitateur international" qui pourrait travailler en coopération avec une personnalité ukrainienne respectée, a indiqué mercredi dans un communiqué l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Ils conduiraient une équipe internationale d'experts.

Comme la veille, le président de la Confédération Didier Burkhalter, président en exercice de l'OSCE, appelle les parties à tout faire pour mettre fin à la violence et rechercher une solution politique.

Feu vert: l'armée pourra faire usage de ses armes

En Ukraine, le service national de sécurité a annoncé mercredi le lancement d'une opération "anti-terroriste" à travers le pays. "Les groupes extrémistes et radicaux menacent par leurs actions la vie de millions d'Ukrainiens".

L'armée ukrainienne pourra désormais faire usage de ses armes et limiter la circulation, dans le cadre des mesures antiterroristes prises par les autorités pour neutraliser les "extrémistes" présents parmi les manifestants, a indiqué mercredi le ministère de la Défense.

Les soldats ont désormais aussi le droit de "limiter ou interdire la circulation des transports et des piétons", a-t-il ajouté.

Le président Ianoukovitch a par ailleurs remplacé mercredi le chef de l'état-major des armées.

Les militaires peuvent aussi effectuer des contrôles d'identité et arrêter les personnes ayant commis des "actes illégaux".

Jeudi décrétée journée de deuil national

Les affrontements entre manifestants et forces de l'ordre, ainsi que l'assaut des forces spéciales ont fait 28 morts dans la capitale ukrainienne. Jeudi matin, 287 personnes étaient encore hospitalisées.

Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch a décrété une journée de deuil national pour jeudi. Les drapeaux devront être mis en berne sur les bâtiments officiels, tandis que concerts et compétitions sportives devront être annulées.