Une manifestation contre la construction d'un nouvel aéroport à Nantes, dans l'ouest de la France a réuni samedi entre 50'000 et 60'000 personnes, selon les organisateurs, 20'000 selon la préfecture.
En fin d'après-midi, elle a tourné à l'affrontement entre un millier d'opposants radicaux et les forces de l'ordre. Huit policiers ont été blessés, ont indiqué les autorités.
Ville saccagée
Vitrines brisées, agences des transports nantais ou postes de police saccagés, pavés du tram descellés. Les casseurs ont tiré des projectiles - bouteilles, canettes, billes d'acier, fusées de détresse - en direction des forces de l'ordre qui ont chargé à plusieurs reprises, avec gomme cogne, grenades lacrymogènes ou lances à eau.
Dix personnes ont été interpellées, a-t-on ajouté de même source.
Les opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame des Landes, qui protestent notamment contre les atteintes à l'environnement, ont déjà manifesté à plusieurs reprises depuis 2012.
afp/hend
Les autorités condamnent
Le Premier ministre socialiste français, Jean-Marc Ayrault, ex-maire de Nantes et fervent défenseur du projet d'aéroport, a condamné des "violences inacceptables". "En démocratie, le droit de contester et de manifester contre un projet est légitime. Mais de telles violences sont inacceptables, et rien ne pourrait les justifier", a-t-il dit.
Evoquant une "véritable guérilla urbaine", le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls a accusé "l'ultra-gauche" et des groupes baptisés "Black Blocks", des individus vêtus de noir et masqués "originaires de notre pays mais aussi de pays étrangers", d'être à l'origine des violences.
La manifestation samedi était organisée deux mois après la publication d'arrêtés préfectoraux autorisant le début des travaux préalables à la construction de l'aéroport de Notre-Dame des Landes.
Des recours ont été déposés contre ces arrêtés mais n'ont pas de caractère suspensif. Cependant, les travaux n'ont toujours pas commencé. L'inauguration du futur aéroport Grand Ouest, prévue initialement en 2017, est désormais envisagée "en 2019 ou avant 2020" par ses partisans.