Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a jugé mardi que la conversation téléphonique compromettante dans laquelle lui et son fils évoquent un scandale de corruption constituait un "montage" et une "attaque haineuse" contre lui et la Turquie.
Largement diffusée lundi soir sur internet, cette conversation, dont l'authenticité n'a pas été confirmée de source indépendante, a pour la première fois directement et personnellement mis en cause Recep Tayyip Erdogan.
Affaire de corruption
Dans l'enregistrement daté du 17 décembre, un homme présenté comme le Premier ministre conseille à un autre, décrit comme son fils aîné Bilal, déjà entendu comme témoin par les procureurs en charge de l'enquête anticorruption, de se débarrasser d'environ 30 millions d'euros, quelques heures seulement après un coup de filet de la police visant des dizaines de proches du régime.
"Fils, ce que je veux te dire, c'est de faire sortir tout ce que tu as chez toi, d'accord ?", dit la voix présentée comme celle de Recep Tayip Erdogan. "Qu'est-ce que je peux avoir chez moi ? Il n'y que l'argent qui t'appartient", lui répond son interlocuteur.
L'enregistrement:
agences/mre
Un "montage éhonté" pour Erdogan
Lors d'un discours devant les élus du Parti pour la justice et le développement (AKP), sa formation islamo-conservatrice, Recep Tayyip Erdogan a présenté l'enregistrement de onze minutes rendu public lundi soir comme un "montage éhonté". "Le peuple ne croit pas à ces mensonges", a-t-il lancé.