Modifié

Des pro-Russes armés contrôlent le Parlement de Crimée, en Ukraine

Le Parlement de Crimée investi par des hommes armés
Le Parlement de Crimée investi par des hommes armés / L'actu en vidéo / 42 sec. / le 27 février 2014
La Crimée, région ukrainienne à majorité russophone, cristallise jeudi la tension en Ukraine. Des hommes armés ont investi les bâtiments du Parlement et du gouvernement et y ont dressé des drapeaux russes.

Des hommes armés ont pris possession jeudi matin du Parlement et du gouvernement de Crimée à Simferopol, la capitale de cette république autonome russophone d'Ukraine en proie à des tensions séparatistes, et ont dressé des drapeaux russes, a déclaré le Premier ministre de Crimée Anatoli Mohilyov.

Une source au sein du Parlement a indiqué à l'agence qu'une trentaine d'hommes équipés d'armes automatiques avaient tiré vers les fenêtres de ces bâtiments, sans faire de blessés, avant d'y pénétrer. La prise de ces locaux a été confirmée à l'agence par le service de

Les bâtiments officiels ont été barricadés par les assaillants. [Bulent Doruk / Anadolu Agency - Bulent Doruk]
Les bâtiments officiels ont été barricadés par les assaillants. [Bulent Doruk / Anadolu Agency - Bulent Doruk]

presse du parlement.

Une enquête pour "terrorisme" a été ouverte, a indiqué le parquet général, alors que l'Otan a appelé la Russie à éviter "toute action pouvant provoquer une escalade".

Lire aussi: Viktor Ianoukovitch: "Je suis toujours à la tête de l'Ukraine"

Affrontements mercredi déjà

Mercredi, de brefs affrontements ont opposé des manifestants pro-russes et des partisans des nouvelles autorités ukrainiennes à Simféropol, alors que le chef du parlement local excluait tout débat sur une éventuelle sécession.

Les Pro-russes réclament la tenue d'un référendum sur le statut de la Crimée en proie à des tensions séparatistes qui se sont accrues depuis la destitution la semaine dernière du président Viktor Ianoukovitch (voir ci-dessous). Le Parlement de la Crimée a fini par voter jeudi la tenue le 25 mai de ce référendum.

agences/boi

Publié Modifié

Une aide de l'UE discutée

L'Union européenne doit octroyer une aide financière d'urgence à l'Ukraine et délivrer plus facilement des visas à ses ressortissants, a plaidé jeudi le Parlement européen.

Le Parlement "demande qu'une conférence internationale des donateurs soit organisée dans les meilleurs délais" pour l'Ukraine, qui a un besoin urgent d'au moins 35 milliards de dollars.

La Crimée, un enjeu majeur

De majorité russophone, la région ukrainienne de Crimée se profile comme un enjeu de taille dans la crise actuelle.

Les risques de scission avec une Ukraine potentiellement plus proche de l'Europe sont réels.

La Crimée, qui appartenait à l'URSS, n'a été rattachée à l'Ukraine qu'en 1954. Mais elle continue d'héberger la flotte russe de la mer Noire dans ses quartiers historiques, la ville portuaire de Sébastopol.

Moscou jouit ainsi d'une position dominante sur la Mer noire et peut accéder à la Méditerranée via le Bosphore. Les Russes contrôlent en outre le Caucase plus facilement.

Le bail de la marine russe, qui devait "échoir en 2017, a été prolongé de 25 ans" par le président destitué Ianoukovitch. Mais le nouveau pouvoir pourrait le remettre en question.

Le port de Sébastopol comporte en outre une "forte dimension symbolique" pour Moscou. L'armée soviétique y a défait les Allemands en 1942 lors d'un "terrible siège".

Un pro-Européen à la tête du Parlement ukrainien

Ces événements interviennent alors que le Parlement ukrainien a approuvé la composition du nouveau gouvernement et la nomination du pro-européen Arseni Iatseniouk à sa tête.

Le nouveau gouvernement, composé des leaders politiques de la contestation ukrainienne, de la société civile et des groupes radicaux, a été solenellement dévoilé mercredi soir par le conseil du Maïdan devant une place noire de monde.