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Les Occidentaux menacent la Russie de sanctions et d'isolement

Réunis sous la houlette de Catherine Ashton, les ministres européens des Affaires étrangères oscillaient entre menaces et main tendue à la Russie lundi à Bruxelles. [AFP - GEORGES GOBET]
Réunis sous la houlette de Catherine Ashton, les ministres européens des Affaires étrangères oscillaient entre menaces et main tendue à la Russie lundi à Bruxelles. - [AFP - GEORGES GOBET]
Les Européens ont décidé lundi d'accorder deux jours à la Russie pour faire baisser la tension en Ukraine, faute de quoi des sanctions pourraient être prises, alors que Washington menace d'isoler Moscou.

L'Union européenne a exhorté lundi la Russie à faire baisser la tension en Ukraine d'ici à jeudi, en la menaçant de sanctions si ses troupes ne se retiraient pas de Crimée.

La Russie accroît la pression militaire sur l'Ukraine

Preuve de la gravité de la situation, un sommet extraordinaire rassemblera jeudi à Bruxelles les chefs d'Etat et de gouvernement des 28 pays de l'UE.

"Extrême inquiétude"

Réunis dans l'urgence lundi, les ministres des Affaires étrangères ont exprimé leur "extrême inquiétude", selon le Français Laurent Fabius. Car l'Ukraine "est la pire crise en Europe depuis la chute du mur de Berlin", a estimé l'Allemand Frank-Walter Steinmeier.

Les bourses mondiales ébranlées par la crise en Ukraine

Les ministres ont directement mis en cause Moscou en condamnant la "violation manifeste de la souveraineté ukrainienne" par les "actes d'agression des forces armées russes". Ils ont appelé la Russie à prendre "des mesures rapides et concrètes de désescalade" avec, en premier lieu, "le repli" des forces russes déployées ces derniers jours en Crimée "dans leurs zones de stationnement permanentes".

Négociations suspendues

Si ce n'était pas le cas, les dirigeants européens pourraient décider jeudi de suspendre des négociations sur la libéralisation des visas ou sur un nouvel accord de coopération.

L'UE "envisagera aussi des mesures ciblées", à savoir des sanctions visant des personnalités ou des entités sous la forme de gel des avoirs ou de privation de visas. "Cela veut dire concrètement que les ponts seront coupés sur beaucoup de sujets", a souligné Laurent Fabius.

Les ministres ont décidé d'accorder deux jours à la Russie afin de favoriser "le dialogue", alors que l'activité diplomatique s'annonce intense.

agences/jgal

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Didier Burkhalter appelle à l'apaisement

Des observateurs de l'OSCE (Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe) pourraient se rendre en Ukraine pour évaluer la situation. Président en exercice de l'organisation, le conseiller fédéral Didier Burkhalter a discuté à ce sujet avec Sergueï Lavrov.

La création d'un groupe de contact n'est pas encore réglée, a indiqué Didier Burkhalter.

"Il est pour nous très important d'obtenir un minimum d'accord, on ne peut pas bouger sur l'envoi d'une mission avec une centaine de personnes ou plus sans avoir l'accord des 57 pays membres de l'OSCE", une organisation qui fonctionne par consensus, a ajouté le chef du DFAE.

Sergueï Lavrov dénonce l'attitude des Occidentaux

A Genève, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a dénoncé lundi les menaces de "sanctions" et de "boycottage". Il a justifié l'action de la Russie en Ukraine, jugeant que les ultranationalistes menaçaient "la vie et les intérêts régionaux des Russes et des populations parlant russe".

En fin de journée, la Russie a demandé une nouvelle réunion d'urgence du Conseil de sécurité des Nations unies. Celle-ci devait débuter à 15h30 (21h30 en Suisse).