La Commission d'enquête de l'ONU sur les violations des droits de l'Homme en Syrie dénonce le recours au siège des villes et à la famine comme méthodes de guerre par le pouvoir en place, dans la dernière mise à jour de son rapport publiée mercredi.
"Plus de 250'000 personnes sont soumises à un siège en Syrie (...). Elles sont privées d'aide humanitaire, de nourriture, de soins médicaux et doivent choisir entre la famine et la reddition", affirme le rapport.
Population terrorisée et soumise à des violences
Pour terroriser la population des zones assiégées, des non-combattants sont arrêtés à des points de contrôle des forces gouvernementales et soumis à des violences, relève le rapport. Des groupes d'opposition auraient également eu recours à cette stratégie du siège.
La Commission d'enquête de l'ONU a été mise en place en septembre 2011 pour relever les crimes de guerre, voire les crimes contre l'humanité, commis dans le cadre du conflit syrien qui dure depuis trois ans.
agences/tmun
Le travail de la Commission d'enquête
Faute d'être autorisée par le gouvernement à se rendre en Syrie, la Commission d'enquête de l'ONU s'appuie sur des témoignages, des photos satellite, des documents visuels et des informations recueillies auprès de diverses organisations.
Pour la mise à jour publiée mercredi, elle a recueilli 563 nouveaux témoignages, ce qui porte à plus de 2'600 les témoignages enregistrés depuis 2011.
Le Conseil de sécurité accusé d'inaction
La Commission d'enquête de l'ONU a accusé mercredi le Conseil de sécurité d'inaction dans le conflit en Syrie. La situation de totale impunité a conduit à l'escalade des crimes perpétrés par les belligérants, selon les rapporteurs.
"L'impunité totale qui caractérise le conflit est tout à fait inacceptable. Les dirigeants de chaque camp doivent être tenus responsables des abus perpétrés", a déclaré à Genève le président de la commission d'enquête Paulo Pinheiro.