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Les menaces de sanctions occidentales n'impressionnent pas Moscou

Les perspectives de sanctions ne semblent pas du tout impressionner Moscou. [AP Photo - Alexander Zemlianichenko]
Les menaces de sanctions occidentales n'impressionnent pas Moscou / Audio de l'info / 2 min. / le 19 mars 2014
Alors que le rattachement de la Crimée a été validé par la Cour constitutionnelle russe mercredi, l'ambassadeur russe à Berne a expliqué à la RTS que Moscou n'était pas impressionné par les menaces de sanctions.

Alors que la Cour constitutionnelle russe a validé mercredi le traité sur le rattachement de la Crimée à la Russie, signé mardi par Vladimir Poutine, les autorités de Moscou ne se déclarent pas impressionnées par la perspective de sanctions européennes.

Instrument à double tranchant

Dans un courrier de réponse à la RTS, l'ambassadeur de Russie en Suisse, Alexander Golovin, a expliqué que les sanctions sont en fait devenues un moyen des pays occidentaux pour punir les pays qui conduisent à leurs yeux une politique indépendante.

Il rappelle aussi que les sanctions sont un instruments à double tranchant, "surtout dans le monde contemporain où les intérêts financiers, économiques, politiques et militaires de nombreux pays sont étroitement intriqués".

Le diplomate fait également allusion au siège de Léningrad (actuelle Saint-Pétersbourg, assiégée entre 1941 et 1944 par les nazis), comme autre période de pression "subie par la Russie": "La Russie a surmonté les périodes différentes de pressions, y compris le siège de Léningrad, et nos compatriotes en sont toujours sortis avec dignité".

Gaëtan Vannay/kkub

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G8: la Russie exclue définitivement?

Le G7, dont les dirigeants sont convoqués lundi à la Haye, devraient discuter "de l'exclusion permanente de la Russie" des rangs du G8, a déclaré mercredi le Premier ministre britannique David Cameron.

Barack Obama a invité mardi les dirigeants du G7 et de l'Union européenne à se réunir la semaine prochaine à La Haye, en marge du Sommet sur la sécurité nucléaire, pour débattre de la situation en Ukraine.

L'expulsion de la Russie du groupe des nations les plus industrialisées, dont elle est membre à part entière depuis 2002, est l'une des sanctions internationales envisagées suite au rattachement mardi de la Crimée à la Russie.

L'Union européenne veut réduire sa dépendance au gaz russe

Les dirigeants européens examineront jeudi et vendredi à Bruxelles les moyens de réduire leur dépendance envers le gaz naturel russe. L'UE compte actuellement sur la Russie pour près d'un tiers de son approvisionnement en gaz. Bruxelles verse chaque mois au groupe monopolistique Gazprom 5 milliards de dollars (4,4 milliards de francs) de revenus en moyenne. Et environ 40% de ce gaz destiné à l'UE transite par l'Ukraine.

Pour certains responsables européens, la crise ukrainienne démontre que la Russie n'est plus un partenaire fiable. Jamais la volonté politique n'a été aussi forte en vue d'émanciper l'Europe du gaz russe. Parmi les alternatives étudiées figurent les énergies renouvelables et le gaz de schiste, sur le modèle de la "révolution" opérée aux Etats-Unis. Les Européens étudient également les moyens de venir en aide à l'Ukraine en lui fournissant du gaz.

L'intégralité de la lettre reçue par la RTS

Sanctions de l'Union européenne contre un nombre de dignitaires russes et ukrainiens

"Les menaces des sanctions ou des sanctions elles-mêmes sont devenues un moyen utilisé par des Etats Occidentaux pour punir les pays qui à leurs yeux conduisent une politique indépendante.

La Russie n'a violé aucun accord envers l’Ukraine, et toutes les tentatives de la punir seraient une erreur.

Les sanctions sont un instrument à double tranchant, surtout dans le monde contemporain où les intérêts financiers, économiques, politiques et militaires de nombreux pays sont étroitement intriqués.

Il est totalement incompréhensible, par quels critères les auteurs des sanctions mentionnées se laissaient guider. Certaines personnalités visées par les sanctions n’ont aucune relation avec les décisions, prises dans le cas de Crimée.

Au cours de l’histoire moderne la Russie a surmonté les périodes différentes de pression, y compris le siège de Léningrad, et nos compatriotes en sont toujours sortis avec dignité."

Ban Ki-moon se rend sur place

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon sera jeudi à Moscou où il rencontrera le président Vladimir Poutine puis se rendra vendredi à Kiev, a annoncé mercredi l'ONU. Cette visite impromptue "fait partie de ses efforts diplomatiques pour encourager toutes les parties à résoudre la crise actuelle de manière pacifique".

A Moscou, Ban Ki-moon rencontrera le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. A Kiev, il aura des entretiens avec le président par intérim Olexandre Tourtchinov et le premier ministre Arseni Iatseniouk ainsi qu'avec "des représentants de la société civile".

Le secrétaire général a constamment appelé de ses voeux une solution qui soit guidée par les principes de la Charte des Nations unies, c'est-à-dire notamment la souveraineté et l'intégrité territoriale des Etats.