L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) va envoyer une centaine d'observateurs en Ukraine pour une durée de six mois, a-t-on appris vendredi de source diplomatique.
La mission sera déployée dans neuf villes, mais n'aura pas lieu en Crimée. Selon le texte de l'accord, les experts se rendront à Kherson, Odessa, Lviv, Ivano-Frankvisk, Kharkiv, Donetsk, Dnepropetrovsk, Chernivtsi et Luhanks.
Jusqu'à 400 experts supplémentaires
La mission de l'OSCE sera basée à Kiev et ses effectifs pourraient ensuite être augmentés de 400 observateurs supplémentaires. Une "antenne avancée" de ces experts est attendue samedi en Ukraine.
La Russie, qui se voyait reprocher depuis le début de la semaine ses réticences à l'envoi d'une telle mission réclamée par l'Ukraine et les Occidentaux, a accepté de lever ses oppositions et les 57 pays membres de l'OSCE ont pu trouver un arrangement.
ats/jvia
"Tentative de scinder l'Europe"
Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a rencontré samedi les dirigeants ukrainiens au lendemain du fort soutien affiché par les dirigeants européens aux nouveaux dirigeants à Kiev.
A l'issue d'un entretien avec le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk, il a dénoncé le référendum en Crimée comme une "violation du droit international" et une "tentative de scinder l'Europe".
Le chef de la diplomatie allemande doit aussi se rendre à Donetsk, région pro-russe de l'est de l'Ukraine qui reste sous tension après le rattachement de la péninsule à la Russie.
Didier Burkhalter satisfait
"Toutes les parties bénéficieront de la mission d'observation en Ukraine", s'est félicité Didier Burkhalter, en tant que président de l'OSCE.
La présidence suisse en exercice et l'organisation "continueront leurs efforts afin de rebâtir des passerelles et de trouver des solutions aux défis actuels en Europe", a-t-il déclaré vendredi suite à l'accord.
Soutien de Moscou à la mission
La Russie a annoncé samedi son soutien à la mission de l'OSCE en Ukraine, souhaitant qu'elle aide à "surmonter la crise" dans ce pays.
Moscou a souligné le fait que les observateurs internationaux ne se rendraient pas en Crimée.
Selon le ministère des Affaires étrangères russe, "le mandat de la mission reflète les nouvelles réalités politiques et juridiques et ne s'étend pas à la Crimée et à Sébastopol, qui font désormais partie de la Russie".