Modifié

Poussée du FN aux municipales françaises, gifle pour la gauche

Marine Le Pen, leader du Front national, s'est réjouie de la "fin de la bipolarisation de la vie politique" en France. [Kenzo Tribouillard]
Marine Le Pen, leader du Front national, s'est réjouie de la "fin de la bipolarisation de la vie politique" en France. - [Kenzo Tribouillard]
Le Front National a réalisé une poussée spectaculaire dimanche au premier tour des élections municipales en France. Les résultats ont été marqués par une sanction de la gauche au pouvoir qui a permis à la droite de progresser.

Le Front National (FN, extrême droite) a réussi à surfer dimanche, lors du premier tour des municipales françaises, sur une abstention record et les effets délétères des affaires qui ont secoué la classe politique ces dernières semaines.

Le parti de Marine Le Pen a d'ores et déjà "gagné 472 conseillers municipaux. Il sera présent dans 315 villes au second tour dimanche prochain", a déclaré lundi son vice-président Florian Philippot sur la chîne i>TELE.

"Cru exceptionnel" du FN

A Perpignan, Avignon, Forbach, Béziers, Fréjus, Tarascon, le FN est arrivé en tête. Il est en mesure d'enregistrer d'autres victoires après celle d'Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) où Steeve Briois l'a emporté dimanche, permettant au parti de gagner pour la première fois une ville de plus de 10'000 habitants dès le premier tour.

"C'était inespéré", a salué Marine Le Pen, qualifiant ce scrutin de "cru exceptionnel".

La gauche paie l'impopularité de l'exécutif

Selon des résultats "consolidés" provisoires, annoncés peu après minuit par le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, la droite a recueilli 46,54% des suffrages exprimés, la gauche 37,74%, l'extrême droite 4,65% et l'extrême gauche 0,58%, à l'issue du premier tour.

L'UMP arrive en tête à Nancy, Reims ou Amiens, des villes gérées par le PS. La gauche subit de plein fouet un exécutif au plus bas dans les sondages, François Hollande restant le président le plus impopulaire de la Ve République.

Abstention record

Prenant acte du résultat, le premier secrétaire du PS Harlem Désir a annoncé lundi que la gauche se retirerait de certaines villes comme Tarascon et Saint-Gilles (sud) pour favoriser la droite au détriment du FN.

L'autre grand gagnant du scrutin est l'abstention, qui atteignait à 01h00 38,72% sur plus de 22,5 millions de bulletins dépouillés, selon le ministère de l'Intérieur. Il s'agit du niveau le plus élevé jamais atteint pour ce scrutin.

ats/ptur

>> Lire aussi : Percée du FN aux municipales françaises dominées par la droite

Publié Modifié

L'UMP en tête à Paris et Marseille

A Paris, la socialiste Anne Hidalgo (34%) est légèrement devancée par l'ex-ministre de l'Environnement UMP Nathalie Kosciusko-Morizet (35,2%), selon l'institut Ipsos.

En revanche, la gauche est largement en tête dans les 12e et 14e arrondissements, clés dans la course à la mairie. Les socialistes restent donc en bonne position pour conserver Paris.

A Marseille, l'inamovible maire UMP sortant Jean-Claude Gaudin (36,5%) devance largement Stéphane Ravier du FN (22,5%) et le socialiste Patrick Mennucci (21,2%).

Bayrou et Aubry en ballottage favorable

Du côté de grandes personnalités en lice, François Bayrou du Modem obtient 41,8% à Pau et Jean-François Copé, président de l'UMP, est quant à lui réélu à Meaux. Martine Aubry (PS) est elle en tête à Lille avec 34,8%.

Avec 60% des voix, Alain Juppé (UMP) a été réélu dès le premier tour à Bordeaux, de même que Patrick Balkany (UMP) à Levallois-Perret.

Robert Ménard, du Rassemblement Bleu Marine, soutenu par le FN, a pour sa part obtenu à Béziers plus de 40% des voix, selon les premiers dépouillements.

Pour son 8e mandat, Bernadette Chirac a été réélue conseillère municipale à Sarran, village de Haute-Corrèze où elle est élue depuis 1971. L'épouse de l'ancien président Jacques Chirac a recueilli 118 voix sur 189 suffrages exprimés.

Les municipales sur Twitter