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Après Twitter, Youtube à son tour bloqué par le gouvernement turc

206762835 [Karl-Josef Hildenbrand]
La Turquie a ordonné le blocage de Youtube. L'avis d'une journaliste turque. / Forum / 7 min. / le 27 mars 2014
Suite à des fuites d'enregistrements, le gouvernement turc a procédé au blocage de Youtube. Twitter avait déjà fait les frais de la censure la semaine dernière.

Les internautes turcs n'ont plus accès au site de partage de vidéos Youtube depuis jeudi après-midi. Cette mesure a été prise au lendemain d'une décision de la justice levant le blocage de Twitter, inaccessible depuis la semaine dernière à la demande du gouvernement Erdogan.

Les personnes tentant de se connecter à Youtube tombent sur un message de l'autorité turque en charge des télécommunications:

La décision concernant Youtube a été communiquée aux serveurs d'Internet ainsi qu'aux opérateurs GSM turcs, a précisé le quotidien Hürriyet sur son site Internet.

Enregistrements pirates

Des enregistrements d'écoutes téléphoniques compromettants pour le président Recep Tayyip Erdogan et ses proches ont été diffusés sur les réseaux sociaux ces dernières semaines, alimentant la défiance envers le gouvernement à quelques jours d'élections municipales sous haute tension.

Ce jeudi encore, une supposée discussion entre officiels turcs évoquant les actions du pays dans le conflit syrien a été diffusée sur Youtube (voir encadré).

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L'enregistrement de la colère

Dans l'enregistrement à l'origine de la décision du blocage de Youtube, quatre personnes présentées comme étant de hauts responsables turcs, dont le ministre des Affaires étrangères Davutoglu et le chef des services de renseignement (MIT) Hakan Fidan, évoquent ouvertement le scénario d'une opération secrète susceptible de justifier ensuite une riposte militaire turque en Syrie. L'authenticité de cette discussion, sa date et les conditions de son enregistrement n'ont pas été établies.

La voix attribuée à Hakan Fidan envisage notamment d'envoyer "quatre hommes (en Syrie) pour lancer huit missiles dans un terrain vague" en Turquie. "S'il le faut, nous pouvons lancer une attaque", poursuit le chef du MIT, "ce n'est pas un problème, une justification peut être fabriquée".