La presse européenne se montrait à la fois prudente et sceptique mardi soir à l'annonce de la nomination de Manuel Valls en tant que nouveau Premier ministre français.
Le quotidien allemand de centre-gauche Süddeutsche Zeitung estime que les effets du remaniement "ne pourront pas faire long feu". "Les problèmes demeurent: le président doit trouver une stratégie pour ranimer l'économie, redresser les finances, soulager les citoyens et empêcher une fronde au sein de son parti", explique-t-il.
"Menace pour Hollande"
En Grande-Bretagne, le Daily Telegraph (droite) juge que "cette nomination représente une menace potentielle pour le très impopulaire Hollande, alors qu'un récent sondage suggère que Valls aurait bien plus de chances que son patron de remporter la prochaine présidentielle".
Quant au quotidien économique italien Il Sole 24 Ore, il présente Manuel Valls comme "le socialiste qui fait un carton chez les électeurs de droite", appelé à "sauver la gauche française".
ats/jvia
"Un Espagnol au gouvernement"
Les journaux espagnols ont mis l'accent sur les origines catalanes du nouveau Premier ministre.
"Hollande met un dur à la tête du gouvernement après l'échec électoral", titre El Paìs (centre-gauche), ajoutant: "Le président réagit à chaud au cataclysme des municipales, nomme Premier ministre l'homme politique d'origine catalane Manuel Valls et promet de baisser les impôts pour les salariés".
Qualifié de "dur"
Le quotidien conservateur Times et l'espagnol El Paìs décrivent Manuel Valls comme "un dur", qui pourrait faire de l'ombre à François Hollande.
De son côté, le quotidien économique Handelsblatt s'interroge sur la "mission confuse" confiée par le président à Valls, qualifié d'"obstiné".
La relation entre Hollande et son nouveau chef du gouvernement est aussi largement évoquée. Selon la Frankfurter Allgemeine Zeitung, "pendant longtemps Hollande n'a pas fait confiance à ce Valls envahissant et habitué au succès".
Les écologistes refusent de gouverner
Les écologistes d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) ont annoncé mardi qu'ils refusaient de participer au nouveau gouvernement dirigé par le socialiste Manuel Valls, fragilisant la majorité de gauche en France.
"Malgré les propositions faites par Manuel Valls, les conditions en l'état ne sont pas réunies pour qu'Europe Ecologie-Les Verts participe au gouvernement", a déclaré la secrétaire nationale du parti, Emmanuelle Cosse.
"Nous serons des partenaires vigilants et présents pour que cette transition s'incarne dans des mesures d'ampleur", a-t-elle ajouté.