Le nouveau Premier ministre français Manuel Valls, apôtre du social-libéralisme nommé dans l'urgence après la débâcle des élections municipales, a pris ses fonctions mardi après-midi.
S'il a affirmé sa volonté de "poursuivre et amplifier" le travail de son prédécesseur, il devra composer sans les écologistes qui ont refusé mardi de participer au nouveau gouvernement de celui qu'ils considèrent comme un "socialiste de droite".
Diminution des impôts
"Malgré les propositions faites par Manuel Valls, les conditions en l'état ne sont pas réunies pour qu'Europe Ecologie-Les Verts participe au gouvernement", a déclaré la secrétaire nationale du parti, Emmanuelle Cosse, fragilisant ainsi la majorité de gauche en France.
La gauche du Parti socialiste a également exprimé ses réserves devant une nomination synonyme selon le député Henri Emmanuelli d'un "coup de barre à droite".
M. Valls, dont l'équipe gouvernementale sera annoncée mercredi, a succédé à Jean-Marc Ayrault, socialiste comme lui. Il a la mission fixée par le président François Hollande de concilier réduction des déficits et diminution des impôts, sous l'oeil de Bruxelles.
agences/olhor
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Les écologistes solidaires de Cécile Duflot et Pascal Canfin
Lundi, dans un communiqué, les deux ministres EE-LV du gouvernement Ayrault, Cécile Duflot et Pascal Canfin, avaient déjà fait savoir qu’ils ne participeraient pas au gouvernement de Manuel Valls, dont les idées «ne constituent pas la réponse adéquate aux réponses des Français».
Pascal Canfin a ensuite précisé mardi que sa collègue au gouvernement s'était même vu proposer lundi un poste de numéro 2 du gouvernement, qu'elle avait décliné.
Valls répondra à la "demande de justice sociale"
"Le président de la République a tracé une feuille de route pour aller encore plus loin, plus vite" dans la voie du redressement, a dit M. Valls dans la cour de l'Hôtel Matignon au côté de M. Ayrault, lors d'une brève cérémonie de passation de pouvoir.
Il s'est engagé à "prolonger et amplifier l'énorme travail déjà accompli", tout en répondant à la "demande de justice sociale" qui s'est exprimée lors des élections municipales.
L'exécutif prévoit une baisse de 30 milliards d'euros des charges pour les entreprises dans le cadre du "pacte de responsabilité" et une baisse des cotisations salariales dans le cadre d'un "pacte de solidarité". Il a également évoqué une diminution des impôts pour les Français d'ici 2017.
Spéculations sur le nouvel exécutif
Les spéculations allaient bon train mardi sur les personnalités en vue pour les postes-clés du nouveau gouvernement.
Parmi les entrants, est cité le nom de Ségolène Royal, candidate à la présidentielle de 2007 et ex-compagne du président, peut-être pour prendre un ministère élargi de l'Éducation.
Un fidèle de M. Hollande, François Rebsamen, pourrait s'occuper de l'Intérieur, un poste qu'il souhaitait en 2012.
Laurent Fabius était en général donné comme reconduit aux Affaires étrangères, ainsi que le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, reçu mardi matin par le futur chef de gouvernement.