Disparu de la circulation depuis l'automne dernier, Zhou Yongkang - ancienne sommité du Parti communiste chinois - est sans doute au coeur du plus vaste scandale de corruption qui agite le pays depuis plus de 60 ans. Il a vraisemblablement été emporté par la vaste campagne anti-corruption lancée par le président chinois Xi Jinping.
Personne n'a revu ce "tigre" du parti depuis octobre dernier et son sort n'a fait l'objet d'aucune communication officielle. Mais son arrestation ne fait plus de doute. Le New York Times affirme qu'il a été placé en résidence surveillée.
300 proches visés
Tout semble se jouer en coulisses, à l’écart du système judiciaire, dans le cadre de cette purge qui viserait également 300 proches de Zhou Yongkang. Quelque 11,6 milliards de francs suisses auraient par ailleurs été saisis, selon l'agence Reuters.
La chape de plomb qui entoure l'affaire pourrait bien être liée aux dossiers accumulés par Zhou Yongkang sur les autres hauts dirigeants chinois durant ses années à la tête de la police secrète.
Raphaël Grand/oang
Parcours de haut vol
Zhou Yongkang est né en 1942 à Wuxi, dans la province de Jiangsu.
Il a été à la tête du ministère de la Sécurité publique et de la police secrète chinoise.
Depuis octobre 2007, il est membre du Comité permanent du Bureau politique du Comité central du PCC - la plus haute instance dirigeante du parti.
Il est proche d'un autre ancien dirigeant, Bo Xilai, condamné à la prison à vie pour corruption.
Procès d'un magnat "mafieux"
Le procès pour meurtre d'un magnat du secteur minier chinois, lié au fils aîné de Zhou Yongkang, s'est ouvert à fin mars devant un tribunal de la province du Hubei.
Liu Han, ancien président du groupe Hanlong, a été arrêté l'année dernière tout comme 35 membres de son "gang mafieux", comme l'a désigné la presse chinoise.
Les médias ont suggéré des liens entre le "gang" de Liu Han et les plus hautes sphères du régime communiste.