L 'Ukraine, déjà amputée d'une partie de son territoire, était confrontée vendredi à la perspective d'une forte récession après l'augmentation-sanction de 80% du prix de ses achats de gaz par son voisin russe.
Les ministres européens des Affaires étrangères, en réunion à Athènes jusqu'à samedi matin, ont de leur côté de nouveau appelé la Russie à s'engager dans une véritable "désescalade" sur le terrain.
Du gaz à prix d'or
La Russie a fait passer en 72 heures les 1000 mètres cubes de gaz livrés à l'ancienne république soviétique de 268 à 485 dollars, un des prix les plus élevés en Europe.
Le Premier ministre ukrainien par intérim, Arseni Iatseniouk, a dénoncé une décision "politique", "visant à miner les fondements économiques et sociaux du pays".
Déjà secouée par l'instabilité politique, l'Ukraine va s'enfoncer dans la récession, avec une chute du PIB de 3% et une dette en hausse de 5 points à 86% du PIB en 2014, a estimé vendredi la Banque mondiale.
agences/sbad
Diplomate suisse sur place
Le diplomate suisse Tim Guldimann se rendra lundi pour la quatrième fois en Ukraine en tant qu'envoyé spécial de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. Il visitera différentes régions du pays pendant trois jours.
Nommé par le président de la Confédération Didier Burkhalter il y a dix semaines, Tim Guldimann s'est déjà rendu dans l'est de l'Ukraine et dans la péninsule de Crimée.
Plus de MacDonald's en Crimée
La chaîne américaine de restauration rapide McDonald's a fermé "temporairement" ses trois établissements en Crimée, invoquant la "suspension" de services bancaires et financiers importants dans la péninsule.
L'entreprise a insisté sur le fait que sa décision était basée sur "des considérations économiques qui n'ont rien à voir avec la politique".
Le gaz au coeur de tous les débats
Pour la population, une hausse de 50% est annoncée le 1er mai pour le gaz, suivie d'une autre de 40% à partir de juillet pour le chauffage urbain. Kiev doit donc chercher des solutions de substitution.
Le Premier ministre ad intérim Aresni Iatseniouk a évoqué la possibilité de négociations avec ses partenaires européens pour rétrocéder à l'Ukraine une partie du gaz qu'ils reçoivent à des prix inférieurs à ceux désormais facturés à Kiev.
Mais la Russie risque de ne pas apprécier un tel arrangement, relançant les craintes d'une "guerre du gaz" à l'échelle continentale, alors que l'Europe reste très dépendante des approvisionnements russes, dont une grande partie transite par les gazoducs ukrainiens.