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Les commémorations du génocide rwandais boudées par la France

Le président rwandais Paul Kagame a accusé la France de "participation" à l'"exécution" du génocide de 1994. [AP Photo/Carl Court]
Le président rwandais Paul Kagame a accusé la France de "participation" à l'"exécution" du génocide de 1994. - [AP Photo/Carl Court]
La France a décidé d'annuler sa participation aux commémorations du 20e anniversaire du génocide rwandais, après les déclarations du président Paul Kagame l'accusant d'avoir participé aux massacres.

"La France est surprise par les récentes accusations portées à son encontre par le président du Rwanda" qui "sont en contradiction avec le processus de dialogue et de réconciliation engagé depuis plusieurs années entre nos deux pays", a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay.

"Dans ces conditions, Christane Taubira, Garde des Sceaux, ministre de la Justice ne se rendra pas ce lundi à Kigali", a-t-il ajouté, alors que la ministre avait été choisie par François Hollande pour représenter la France aux cérémonies.

"Participation" française au génocide

Dans une interview à paraître dimanche dans l'hebdomadaire Jeune Afrique, le président rwandais Paul Kagame accuse la France de "participation" à l'"exécution" du génocide de 1994, qui a fait 800'000 morts, principalement tutsi.

Ces accusations ont été maintes fois démenties par Paris. Dans une première réaction, la présidence française avait jugé samedi que les nouvelles déclarations de Paul Kagame n'allaient "pas dans le sens de l'apaisement"

afp/mre

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L'appel de Ban Ki-moon pour la Centrafrique

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a lancé samedi à Bangui une appel vibrant aux leaders centrafricains pour qu'ils empêchent un nouveau génocide en Afrique, 20 ans après le Rwanda, dans un discours au parlement provisoire.

"'ici je vais directement à Kigali pour commémorer le 20e anniversaire du génocide rwandais", a lancé Ban Ki-moon. "C'est votre responsabilité à tous - en tant que leaders - d'assurer que nous n'aurons jamais à commémorer un tel anniversaire en Centrafrique. Ne répétez pas les erreurs du passé, n'oubliez pas d'en tirer les leçons", a-t-il dit à la tribune du Conseil national de transition (CNT), le parlement provisoire.

"Une épuration ethnico-religieuse est une réalité" en Centrafrique, a souligné le secrétaire général: "de nombreux membres de la minorité musulmane ont fui. Musulmans et chrétiens sont exposés à un danger mortel du simple fait de leur appartenance à une communauté ou de leur croyance".

Accusations récurrentes

Maintes fois démenties par Paris, les accusations du président Kagame, ancien chef de la rébellion tutsi à la tête du Rwanda depuis 1994, reprennent celles déjà formulées par Kigali à plusieurs reprises et notamment en août 2008 à l'occasion de la publication du rapport de la commission d'enquête rwandaise sur le rôle supposé de la France dans le génocide.