Une réunion d'urgence du Conseil de sécurité a tourné dimanche au dialogue de sourds entre Occidentaux et Russes. Les premiers ont accusé Moscou d'avoir orchestré la tension dans l'est de l'Ukraine, alors que Moscou a enjoint Kiev de "cesser d'utiliser la force" contre son peuple.
L'ambassadeur de Russie, Vitali Tchourkine, a estimé que de "nombreuses accusations erronées avaient été faites contre la Russie."
Il a accusé le gouvernement de Kiev d'être responsable de ce regain de tension à l'est et a estimé que la menace d'intervention militaire du gouvernement ukrainien dans la région constituait "un usage criminel de la force".
Entre 35 000 et 40 000 soldats russes
La situation actuelle fait craindre que Moscou ne saisisse ce prétexte pour une intervention, le président Vladimir Poutine ayant promis de défendre "à tout prix" les ressortissants russes dans l'ex-URSS.
"Les images satellitaires montrent qu'il y a entre 35 000 et 40 000 soldats russes aux abords de la frontière avec l'Ukraine équipés d'avions de combat, de chars, d'artillerie et d'unités de soutien logistique", a déclaré l'ambassadeur du Royaume-Uni, Mark Lyall Grant, lors de son intervention devant le Conseil.
agences/fb
Didier Burkhalter se rend à Kiev ce lundi
Didier Burkhalter doit s'entretenir lundi avec le chef de la mission d'observation de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), le Turc Ertogrül Apakan.
Avec cette visite, le président de la Confédération entend "souligner le rôle positif joué par l'OSCE dans la crise ukrainienne et l'intention de l'Organisation de renforcer ses efforts afin de contribuer à une désescalade de la tension", ont expliqué ses services.
Pour l'envoyé spécial de l'OSCE en Ukraine, le Suisse Tim Guldimann, interrogé par la "SonntagsZeitung", "ces observateurs sont quasiment les yeux et les oreilles de la communauté internationale".
Ultimatum de Kiev
Les autorités ukrainiennes, prêtes à mobiliser l'armée, ont donné jusqu'à lundi matin 06h00 GMT (08h00 heure Suisse) aux séparatistes pro-russes pour déposer les armes et quitter les bâtiments publics qu'ils occupent dans l'est du pays, où on signalait hier au moins deux morts.
Le décret présidentiel fait suite à l'annonce par le président par intérim Oleksander Tourtchinov de son intention de déclencher une opération antiterroriste d'envergure avec le renfort de l'armée.
Moscou a réagi à cette mobilisation en dénonçant un "ordre criminel".