Des manifestants pro-russes se sont emparés lundi d'un commissariat dans une nouvelle ville de l'est russophone de l'Ukraine, Gorlivka. A Slaviansk, un responsable des séparatistes a appelé Moscou à l'aide, tandis que Kiev a demandé le soutien de l'ONU.
Plusieurs centaines de personnes ont pris d'assaut le siège de la police dans cette localité de la province de Donetsk de quelque 250'000 habitants, jetant des pierres et mettant le feu à des bureaux.
L'un des chefs des insurgés pro-russes de Slaviansk, autre ville de l'est de l'Ukraine, a demandé l'aide de la Russie et du président Vladimir Poutine pour lutter contre le gouvernement pro-européen de Kiev.
Forces ukrainiennes invisibles
Alors que Didier Burkhalter est à Kiev en tant que président de l'OSCE, les forces loyales à Kiev sont invisibles dans la région, malgré l'annonce officielle d'une "opération antiterrotiste" en cours.
Les pro-Russes ont affirmé quant à eux que les autorités centrales ont envoyé lundi "1000 mercenaires et des tanks" pour reprendre le contrôle de Slaviansk, tombée au mains des insurgés samedi matin.
L'ultimatum fixé par les autorités ukrainiennes à 09h locales (08h en Suisse) aux séparatistes pro-russes pour qu'ils déposent les armes à Slaviansk a expiré sans que les rebelles se plient à l'injonction.
agences/sbad/olhor
La liste de personnes sanctionnables s'allonge
L'Union européenne a décidé lundi d'allonger la liste des Russes et des Ukrainiens pro-russes visés par des sanctions ciblées, mettant directement en cause la Russie pour "l'escalade" de la situation dans l'est de l'Ukraine.
Le nombre et les noms des personnes visées par des restrictions de visa d'entrée dans l'UE et le gel d'avoirs seront annoncés dans les prochains jours.
L'UE a déjà placé sur cette liste 33 personnalités, dont des proches du président russe Vladimir Poutine, après le rattachement de la Crimée à la Russie.
Accusations d'ingérence de Moscou infondées
Le président russe Vladimir Poutine a dénoncé lundi comme des "spéculations basées sur des informations infondées" les accusations d'ingérence de Moscou dans l'est de l'Ukraine, lors d'un entretien téléphonique avec Barack Obama, a annoncé le Kremlin.
"Vladimir Poutine a appelé Barack Obama à faire tout son possible pour ne pas permettre l'usage de la force et un bain de sang", a précisé le Kremlin.
Il a également appelé une nouvelle fois à des négociations réunissant "toutes les principales forces politiques et les régions" avec pour objectif d'établir une structure fédérale pour l'Ukraine.
L'UE débourse un milliard d'aide
L'Union européenne a formellement approuvé lundi une aide financière d'un milliard d'euros (1,22 milliard de francs) et une forte réduction des droits de douane pour soutenir l'Ukraine. Ce montant s'ajoute aux 610 millions d'une aide déjà promise par l'UE.
L'Union européenne a prévu une assistance financière totale de 11 milliards d'euros en faveur de l'Ukraine, dont le déblocage est conditionné à un accord avec le FMI. Les Etats-Unis ont par ailleurs signé lundi une garantie de crédit de 1 milliard de dollars destinée à l'Ukraine.
Un référendum "national" en Ukraine?
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a estimé lundi que les régions russophones de l'est de l'Ukraine devraient être associées à la rédaction d'une nouvelle Constitution. Celle-ci devrait être soumise à un référendum sur le type d'Etat qu'entend devenir l'Ukraine. Sergueï Lavrov a estimé qu'un éclatement de l'Ukraine n'était pas dans l'intérêt de la Russie.
Le président par intérim de l'Ukraine Oleksandre Tourtchinov avait déjà évoqué la possibilité d'organiser un "référendum national" sur le statut du pays en même temps que la présidentielle du 25 mai.