Les insurgés séparatistes de l'Est de l'Ukraine refusaient toujours samedi l'accord conclu jeudi à Genève pour apaiser la crise dans le pays. Le Kremlin a lui confirmé que ses troupes étaient mobilisées à proximité "en raison de la situation".
Les autorités pro-européennes ont, quant à elles, tendu la main aux rebelles, promettant une importante décentralisation et un statut protecteur pour la langue russe, sans réagir à la fin de non-recevoir des pro-russes.
Près de 40'000 soldats russes à la frontière
La Russie, apparemment peu convaincue par ces déclarations, a massé selon l'Otan jusqu'à 40'000 hommes à la frontière entre les deux pays pour assurer "à tout prix" la protection des russophones de l'ex-URSS.
"Il y a des troupes près de la frontière ukrainienne. Certaines y sont basées, d'autres ont été envoyées en renfort en raison de la situation en Ukraine", a déclaré le porte-parole de Vladimir Poutine, confirmant pour la première fois la mobilisation militaire russe.
agences/gchi
John Kerry appelle au respect de l'accord
Au cours d'un entretien avec Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie américaine John Kerry a "exhorté au respect total et immédiat de l'accord de Genève", selon un haut responsable du département d'Etat.
"Nous allons observer de près la Russie pour voir si elle endosse ou non la responsabilité qui lui incombe d'user de sa considérable influence pour faire en sorte que les milices irrégulières se retirent des bâtiments qu'elles occupent", avait auparavant déclaré la conseillère à la sécurité nationale Susan Rice.
Occupation dans le calme à Donetsk
Des forces séparatistes pro-russes continuaient de contrôler samedi dans le calme l'administration régionale de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine.
Une cinquantaine de sympathisants pro-russes étaient rassemblés autour de l'imposant bâtiment, occupé par les leaders de la "République de Donetsk" autoproclamée et entourée de sacs de sables, de pneus et de meubles renversés en guise de barricades, sous la garde d'hommes cagoulés.
Poutine juge possible une normalisation Russie-Occident
"Je crois que rien n'empêcherait une normalisation et une coopération normale" avec l'Occident, a déclaré le président russe Vladimir Poutine dans une interview à la chaîne publique Rossiya.
"Cela ne dépend pas de nous. Ou plutôt pas seulement de nous. Cela dépend de nos partenaires", a-t-il ajouté, sans préciser quel type de mesures les pays occidentaux pourraient prendre à cette fin.