L'aviation militaire russe a "violé" à plusieurs reprises l'espace aérien ukrainien "dans le seul but de pousser l'Ukraine" à déclencher une guerre, a affirmé samedi à Rome le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk.
"Des avions militaires russes ont traversé et violé l'espace aérien ukrainien à sept reprises la nuit dernière", a-t-il assuré lors d'une conférence de presse, après avoir été reçu par le pape François.
Moscou dément
"La seule raison à cela c'est de pousser l'Ukraine à tirer un missile puis à l'accuser de déclencher une guerre contre la Russie", a déclaré M. Iatseniouk, qui parlait devant la basilique gréco-catholique ukrainienne Sainte Sophie à Rome.
Le ministère russe de la Défense a réfuté ces accusations, assurant que "les moyens de contrôle russes" n'avaient enregistré aucune violation. Un peu plus tôt, le plus haut gradé américain, le général Martin Dempsey, avait appelé son homologue russe pour traiter de la question.
Soutien papal
Le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk s'est auparavant entretenu durant 18 minutes avec le pape François. A l'issue de l'audience, le pape lui a offert un stylo en lui disant: "J'espère qu'avec ce stylo vous écrirez la paix". Puis d'ajouter: "Je ferai tout mon possible".
Arseni Iatseniouk lui a donné une photo de la place Maidan, en clamant: "C'est ici que les Ukrainiens ont lutté pour la liberté et leurs droits".
agences/bri
Des négociateurs de l'OSCE mobilisés
Une équipe de négociateurs de l'OSCE était en route samedi après-midi pour tenter d'obtenir la libération des 13 observateurs de l'Organisation pour la Sécurité et la coopération en Europe capturés vendredi par des séparatistes pro-russes.
Les ravisseurs ont indiqué que ces "espions de l'Otan", détenus à Slaviansk, seraient libérés en échange de prisonniers.
De son côté, Moscou a indiqué que ces personnes devaient être libérées le plus rapidement possible. La Russie "en tant que membre de l'OSCE va prendre toutes les mesures possibles" pour permettre leur libération, a déclaré le représentant russe auprès de l'organisation.
Suisses conseillés d'éviter l'Est ukrainien
Le Département fédéral des affaires étrangères conseille depuis vendredi aux voyageurs présents sur la presqu'île de Crimée ainsi que dans tous les "oblast" (régions administratives) de l'est de l'Ukraine (Donetsk, Luhansk, Kharkiv, Dnipropetrovsk, Zaporishzhya, Kherson, Sumy, Mykolayiv et Odessa) de quitter "temporairement" les lieux "par leur propres moyens", pour autant que cela soit sûr de le faire".
Plus globalement, les voyages en Ukraine qui ne sont pas à caractère urgent sont à éviter.
Nouvelles sanctions contre la Russie
Le G7 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Allemagne, Italie, Japon, Canada) a décidé d'imposer de nouvelles sanctions contre la Russie pour que l'élection présidentielle anticipée du 25 mai puisse se faire démocratiquement.
Tout en saluant la "retenue" de Kiev face aux pro-Russes qui se sont emparé de bâtiments officiels, le G7 a déploré samedi que la Russie n'ait pas condamné ces actions.
Les sanctions pourront être différentes d'un pays à l'autre, mais elles seront coordonnées. Des diplomates des 28 se rencontreront lundi à Bruxelles afin d'en discuter.
Les sanctions américaines, qui pourraient intervenir dès lundi, devraient viser des personnes haut placées dans l'énergie et les banques. "Le but est d'atteindre l'économie russe tout en faisant le moins de dommages possible à l'économie américaine et mondiale", a précisé le secrétaire au Trésor.
Des sanctions ont déjà été imposées pour le référendum en Crimée.
Les Etats-Unis se mobilisent
En Lituanie, 150 soldats américains ont débarqué samedi comme "mesure de dissuasion", après l'arrivée de 130 soldats mercredi en Pologne et vendredi en Lettonie. L'Estonie accueillera ce même effectif lundi.
Moscou a brandi cette semaine la menace d'une intervention militaire en Ukraine pour défendre ses intérêts et ceux de la population d'origine russe.