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Peine de mort pour 700 partisans des Frères musulmans en Egypte

Les partisans des Frères musulmans manifestent encore régulièrement, comme ici le 23 avril dernier au Caire.
Les partisans des Frères musulmans manifestent encore régulièrement, comme ici le 23 avril dernier au Caire.
Accusés de manifestations violentes, près de 700 partisans du président islamiste déchu Mohamed Morsi, dont le chef des Frères musulmans, ont été condamnés à la peine capitale lundi en Egypte.

Un tribunal égyptien a condamné lundi à mort près de 700 partisans présumés du président islamiste destitué Mohamed Morsi, dont le guide suprême des Frères musulmans Mohamed Badie.

Ces condamnations en première instance n'ont toutefois aucune chance d'être confirmées en appel selon les experts unanimes, tant la procédure judiciaire et les droits les plus élémentaires de la défense ont été bafoués par le juge.

Peines commuées

Le même tribunal a d'ailleurs commué en prison à vie 492 des 529 peines capitales prononcées le 24 mars. Ce jugement, énoncé après un procès expéditif, avait provoqué un tollé dans la communauté internationale.

Mais le fait que ces peines capitales aient pu être prononcées en première instance sans provoquer d'émoi dans le pays illustre le climat extrêmement délétère en Egypte.

Une large majorité de la population, à l'unisson des médias quasi unanimes, applaudit à la répression que mène le gouvernement installé par l'armée après qu'elle a destitué et arrêté le 3 juillet Mohamed Morsi, le seul président jamais élu démocratiquement en Egypte. (voir ci-contre)

afp/dk

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Les faits reprochés

Sur les quelque 1200 accusés, seuls environ 200 sont emprisonnés, les autres étant en fuite ou ayant été libérés sous caution.

Ils sont tous accusés, à divers degrés, d'avoir participé dans le gouvernorat de Minya aux manifestations pro-Morsi survenues le 14 août 2013.

Le même jour, quelque 700 manifestants tombaient sous les balles des policiers et soldats au Caire.

Répression implacable et sanglante

Plus de 1400 manifestants pro-Morsi ont été tués par les policiers et les soldats en dix mois et plus de 15'000 de ses partisans ont été emprisonnés, selon les organisations de défense des droits humains.

La quasi-totalité des chefs des Frères musulmans ont été arrêtés depuis le 3 juillet. La confrérie a été décrétée "organisation terroriste" par le gouvernement, qui la rend responsable d'une vague d'attentats visant les forces de l'ordre.

Répression pire que sous Moubarak?

Un tribunal du Caire a interdit lundi le Mouvement du 6 Avril. Ce groupe laïc de gauche est le fer de lance de la révolte populaire qui chassa du pouvoir l'ex-président Hosni Moubarak début 2011.

Cette décision accrédite le sentiment partagé par nombre d'experts et d'ONG, qui affirment que la répression de toute contestation est devenue pire que sous le régime de l'ex-raïs.