Le ministre des Finances français Michel Sapin a estimé lundi que la Suisse "pouvait avancer plus vite" en matière de lutte contre l'évasion fiscale. Il s'exprimait lors d'une conférence de presse avec quatre homologues européens à Paris.
"Je ne cache pas qu'il subsiste des difficultés" dans les discussions sur ce sujet, a dit Michel Sapin, pour qui il ne suffit pas de promouvoir une entraide entre les administrations des deux pays. "Le seul débouché valable est l'échange automatique de données" entre administrations fiscales, et non l'échange à la demande, a-t-il affirmé.
Un projet en cours d'élaboration
La ministre suisse des Finances, Eveline Widmer-Schlumpf, avait promis en mars de préparer un projet allant dans le sens d'un échange automatique avec la France, de manière à le présenter l'an prochain aux parlementaires suisses qui risquent de traîner les pieds pour ratifier.
La Suisse a été placée par l'OCDE sur une liste rassemblant les territoires les moins coopératifs en matière fiscale.
ats/jgal
Echange automatique entre 44 pays en 2015
Autour de Michel Sapin, les ministres des Finances britannique, allemand, espagnol et italien ont rappelé leur promesse d'être "précurseurs" dans l'application de l'échange automatique de données fiscales, conformément au modèle déjà en vigueur aux Etats-Unis (FATCA) et développé au niveau international par l'OCDE.
Les cinq ministres ont promis de signer entre eux les accords bilatéraux permettant ces échanges avant une réunion consacrée à la transparence fiscale les 28 et 29 octobre à Berlin.
Au total, 44 pays dans le monde ont promis d'adopter rapidement ce système, afin d'échanger dès 2017 des données collectées à partir du 31 décembre 2015.