"On en train de donner une chance à la nation ukrainienne de se retrouver", a assuré mercredi Didier Burkhalter, interviewé par la RTS.
"Une grande partie des personnes en Ukraine ont une âme russe", a analysé le président suisse. "Ce ne sont pas des gens qui souhaitent faire partie de la Russie en tant que pays, mais ce sont des gens qui veulent que la langue russe, la culture russe, l'âme russophone se retrouvent dans le pays", a-t-il expliqué à Darius Rochebin.
Appel au dialogue national
"On ne peut réussir l'opération qu'avec un dialogue national qui donne davantage de pouvoir décentralisé, davantage de compétences dans les régions." Un objectif qui "prendra du temps." "Et du temps, on n'en a pas à l'heure actuelle", a relevé Didier Burkhalter.
Concernant la situation des envoyés de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) arrêtés par des séparatistes pro-russes dans l'est du pays, le président suisse a affirmé que ses derniers contacts avec le ministre russe des Affaires étrangères Serguei Lavrov étaient "largement liés" à la recherche d'une solution pour libérer les détenus. La Suisse assume actuellement la présidence annuelle de l'OSCE.
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Sort incertain pour les observateurs de l'OSCE
Le sort des observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), retenus depuis vendredi par des rebelles pro-russes à Slaviansk, bastion rebelle de l'est ukrainien demeurait incertain.
Le leader séparatiste de Slaviansk, Viatcheslav Ponomarev, qui avait fait état mardi de "progrès significatifs" dans les négociations avec l'OSCE, était moins affirmatif mercredi.
Le président Poutine avait déclaré mardi soir "espérer" la libération prochaine de la mission de l'OSCE, composée de sept étrangers et quatre Ukrainiens.
Tim Guldimann limite l'importance des séparatistes
Plus tôt mercredi, l'émissaire de l'OSCE pour l'Ukraine, le Suisse Tim Guldimann, a tempéré les craintes de voir d'autres régions de l'Ukraine séparées du reste du pays, à l'instar de la Crimée. "Il n'existe pas de grand mouvement séparatiste populaire dans l'est ou dans le sud de l'Ukraine", a-t-il assuré.
De nombreuses personnes se trouvent dans une situation économique, sociale et politique précaire. "Beaucoup pensent que Kiev ne saura pas répondre à leurs problèmes", souligne Tim Guldimann.
L'est de l'Ukraine tient à préserver de bonnes relations avec Moscou en raison d'une forte proximité culturelle et économique avec la Russie, ce qui ne doit pas forcément être assimilé à une volonté de scission, a-t-il expliqué.
Cameron et Poutine tentent de calmer le jeu
Le président russe Vladimir Poutine et le Premier ministre britannique David Cameron ont eu mercredi soir une conversation téléphonique sur la crise en Ukraine. Ils ont convenu qu'une sortie de crise "ne peut être atteinte qu'avec des moyens pacifiques", selon un communiqué du Kremlin.
"Les dirigeants de la Russie et du Royaume-Uni (...) ont convenu de continuer les échanges bilatéraux à de nombreux niveaux", a indiqué le Kremlin.