Les travailleurs de toute l'Europe défilent jeudi pour défendre leurs acquis à l'occasion de la Fête du travail, avec ci-ou là quelques débordements entre forces de l'ordre et manifestants.
En France, un rassemblement "pour l'emploi et l'Europe sociale" a rassemblé quelque 200 militants sur la place Stalingrad à Paris, alors que le plus gros bataillon de manifestants est attendu dans l'après-midi, avec le défilé de la CGT, FO et Solidaires, entre la Place de la Bastille et Nation, sous le mot d'ordre de la critique de la "politique d'austérité" du gouvernement de Manuel Valls.
En Turquie, la police a chargé des centaines de personnes qui tentaient de défier l'interdiction de se rassembler pour le 1er Mai sur la Place Taksim à Istanbul, lieu emblématique de la contestation contre le gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan. Quelque 130 personnes ont été arrêtées.
En Grèce, des millliers de personnes ont manifesté jeudi à Athènes et à Salonique contre l'austérité et pour une Europe sociale, rappelant que la richesse était le fruit des efforts des travailleurs.
En Russie, environ 100'000 personnes ont défilé sur la Place Rouge de Moscou, renouant avec une tradition datant de l'Union soviétique. Plusieurs pancartes et discours syndicaux célébraient le rattachement de la Crimée en à la Russie.
En Crimée, quelque 60'000 personnes ont défilé en brandissant des drapeaux russes et des portraits du président Vladimir Poutine à Simféropol, capitale de la péninsule ukrainienne, rattachée en mars à la Russie. Des slogans comme "Nous sommes la Russie" ou "Poutine est notre président" figuraient sur des pancartes.
En Italie, des échauffourées ont éclaté entre la police et des centaines de manifestants à Turin, ville industrielle touchée par deux ans de récession.
Des milliers de personnes ont également participé à une manifestation pacifique à Pordenone, où la fermeture d'une usine du suédois Electrolux menace 1300 emplois.
A Rome, le président Giorgio Napolitano a réclamé une "réponse forte en termes de réformes et de politique publique" à une "urgence: l'emploi".
Quant
au Vatican
, le pape François a livré sur son compte twitter @pontifex, le tweet suivant:
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afp/pym/jvia
Hausse du salaire minimum en Bolivie
Le président bolivien Evo Morales a profité jeudi des célébrations du 1er mai pour signer un décret augmentant le salaire minimum de 20%, à 1.440 bolivianos (207 dollars, environ 182 francs suisses) par mois.
Le président d'origine indienne et ancien producteur de coca, candidat à un troisième mandat à la présidentielle du 12 octobre, a également accordé une hausse de 10% à tous les salariés du secteur public.
Le salaire moyen dans ce pays parmi les plus pauvres d'Amérique du Sud frôle à peine les 600 dollars/mois (528 francs suisses).
Manifestations dans le monde
Des manifestations ont aussi lieu en Indonésie, en Malaisie mais aussi dans les économies parmi les plus développées de la région, à Hong Kong, Singapour, la Corée du Sud ou Taïwan, où l'augmentation du coût de la vie, et en particulier le prix exorbitant du logement, creusent les inégalités.
Des défilés très fréquentés pour les droits des travailleurs se sont également tenus à Cuba, au Panama ou encore en République Dominicaine. Au Venezuela les mobilisations se sont cristallisées autour du soutien ou de l'opposition au régime du président Nicolas Maduro.
Au Bengladesh, des milliers de travailleurs ont manifesté contre les conditions de travail précaires dans les usines, demandant des compensations pour les victimes d'accidents et des sanctions pour les propriétaires.