Le président sud-soudanais a accepté l'ouverture de négociations directes avec le chef de la rébellion sur l'application d'un cessez-le-feu et la formation d'un gouvernement de transition, a déclaré vendredi le chef de la diplomatie américaine John Kerry à Juba.
L'Ethiopie comme médiatrice
Le président Salva Kiir "est prêt à se rendre prochainement à Addis Abeba, probablement en début de semaine prochaine, afin d'engager une discussion avec le Premier ministre (éthiopien) et, nous l'espérons, avec Riek Machar", son ancien vice-président devenu chef des rebelles, a dit le secrétaire d'Etat américain à la presse. L'Ethiopie doit servir de médiateur.
Cette visite surprise de John Kerry au Soudan du Sud est l'initiative diplomatique la plus forte pour tenter d'imposer une trêve dans cette guerre civile engagée le 15 décembre, qui a vu la nation la plus jeune de la planète -menacé de famine- s'enfoncer dans des massacres ethniques.
agences/jgal
Une situation humanitaire grave
Des milliers de personnes ont déjà péri - probablement des dizaines de milliers, mais les bilans précis manquent -, tandis qu'au moins 1,2 million de Sud-Soudanais ont fui leurs foyers, dans ce pays parmi les plus pauvres de la planète.
Les camps de l'ONU à travers le pays abritent, dans des conditions épouvantables, plus de 78'000 civils craignant d'être massacrés s'ils se risquent à mettre un pied dehors.
Les organisations humanitaires ont prévenu que le Soudan du Sud était au bord de la pire famine que l'Afrique ait connue depuis les années 1980.
Les Etats-Unis très concernés
Les Etats-Unis ont été à plusieurs reprises appelés à intervenir dans ce conflit, car ils ont été le principal artisan de l'accession du Soudan du Sud à l'indépendance en 2011, après plus de deux décennies (1983-2005) de sanglante guerre civile contre Khartoum. Ils lui ont depuis versé des milliards de dollars d'aide.
John Kerry avait signifié jeudi en Ethiopie, où des pourparlers de paix sont dans l'impasse, que Washington perdait patience, se disant "franchement déçu" par la conduite de Salva Kiir et Riek Machar. Il s'est aussi toujours dit très "préoccupé" du risque de famine.