Le non suisse au Gripen n'est pas passé inaperçu en Suède où le vote occupe une bonne place dans les médias depuis dimanche soir.
C'est "ennuyeux", a déclaré Karin Enström, la ministère suédoise de la Défense à la chaîne de télévision SVT (voir vidéo). "Nous avons travaillé pendant longtemps avec la Suisse pour trouver une solution ensemble. Nous étions prêts à travailler sur le long terme. Cela aurait été avantageux pour la Suède, mais pour la Suisse aussi".
Le gouvernement suédois maintient sa ligne
La ministre a ensuite ajouté qu'elle misait désormais sur le Brésil, qui s'était montré intéressé par l'achat de 36 Gripen en décembre dernier. "Les circonstances ont changé, nous devons trouver une autre autre solution", a-t-elle indiqué.
Karin Enström a en revanche exclu de remettre en cause la stratégie du gouvernement comme le demandent depuis dimanche soir les milieux pacifistes suédois.
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jgal
Saab respecte "le processus suisse"
"Nous respectons le processus suisse et ne commenterons pas l'issue du référendum", a indiqué Saab dimanche. Le groupe suédois d'armement et d'aéronautique a précisé que les contrats récents passés avec des entreprises helvétiques seraient honorés.
Suite à la sélection par Berne des avions de combat scandinaves en 2011 , "des centaines de relations d'affaires ont été créées à travers le programme de participation industrielle relatif à l'acquisition du Gripen", a rappelé l'entreprise, évoquant plus de 500 contrats passés avec 125 sociétés helvétiques.
En ce qui concerne le programme Gripen E lui-même, le groupe a indiqué qu'il continuerait comme prévu malgré le "non" suisse de dimanche. Saab s'est engagé à développer et à produire 60 appareils pour la Suède, qu'il livrera en 2018.
Le Français Rafale revient
L'offre de vente de Rafale initialement faite à la Suisse n'est plus valable, mais peut "le redevenir", a déclaré lundi le directeur général de Dassault Aviation, au lendemain du refus du Gripen. Il suffit d'en faire la demande.
"Les Suisses conservent le F18. C'est la base de leur défense aérienne. Mais le sujet était le remplacement des F5", a souligné Eric Trappier, en marge d'une conférence de presse au salon de l'aviation d'affaires à Genève. "Notre offre n'est plus valable en l'état mais elle peut le redevenir si on nous le demande", a-t-il commenté, tout en relevant que ce sujet était à ce stade "prématuré".
Il a par ailleurs noté qu'il était "difficile de commenter une affaire interne suisse". "C'est un choix du peuple suisse", a-t-il ajouté.