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Un attentat fait une trentaine de morts dans le nord-ouest de la Chine

Chine: un nouvel attentat sur un marché d'Urumqi fait 31 morts
Un nouvel attentat sur un marché d'Urumqi fait 31 morts / 12h45 / 1 min. / le 22 mai 2014
Un marché d'Urumqi, la capitale de la province chinoise du Xinjiang, a été la cible jeudi d'un attentat qui a fait au moins 31 morts, ont annoncé les autorités chinoises.

Un nouvel attentat a ensanglanté jeudi la ville chinoise d'Urumqi, capitale du Xinjiang. Selon l'agence de presse officielle Chine Nouvelle, deux véhicules tous terrains ont foncé dans la foule d'un marché en plein air, leurs occupants lançant des explosifs dans la foule. Au moins 31 personnes seraient mortes.

L'un des véhicules a finalement explosé, selon l'agence chinoise, citant un témoin déclarant avoir entendu "une douzaine de déflagrations".

Un contexte tendu

L'attentat intervient au lendemain de l'annonce que 39 personnes interpellées au Xinjiang sous l'accusation d'avoir diffusé des "vidéos terroristes" avaient écopé cette semaine de lourdes peines d'emprisonnement, allant jusqu'à 15 ans de prison.

Le Xinjiang est le théâtre d'un regain de violences depuis plus d'un an, attribuées par Pékin à des "terroristes" ouïghours, séparatistes et fondamentalistes musulmans. Pékin y a nettement durci depuis sa politique sécuritaire.

agences/mac

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Tensions entre Ouïghours et Han

Les Ouïghours, musulmans turcophones, constituent la principale ethnie de cette vaste région semi-désertique mais riche en ressources minières.

Alors que les Han, Chinois "de souche", ont afflué par millions ces dernières décennies dans la région, les Ouïghours se disent pour leur part harcelés par les autorités, oubliés par l'essor économique, et victimes d'une sévère politique répressive à l'encontre de leur religion et de leur culture.

Plusieurs attentats récents

L'an dernier, la "Région autonome ouïghoure", selon son appellation officielle, a connu une série d'incidents sanglants qui ont fait plusieurs dizaines de morts.

En octobre, un spectaculaire attentat-suicide a été commis place Tiananmen à Pékin, symbole du pouvoir: trois Ouïghours venus du Xinjiang avaient précipité leur véhicule contre la Cité interdite, sous le portrait de Mao Zedong.

L'escalade s'est encore aggravée début mars, avec une tuerie commise à l'arme blanche par un commando d'assaillants dans la gare de Kunming, au Yunnan (sud-ouest) qui s'est soldée par 29 morts et 143 blessés.

Un "atroce" attentat condamné par les Etats-Unis

La Maison Blanche a qualifié d'"atroce" l'attentat "terroriste" d'Urumqi. "Il s'agit d'un acte de violence abject et scandaleux contre des civils innocents", a déclaré Jay Carney, porte-parole de la présidence des Etats-Unis.