Le chef de l'armée de terre thaïlandaise, le général Prayut Chan-O-Cha, a annoncé un coup d'Etat jeudi dans une déclaration à la télévision, après sept mois de crise politique. Le militaire a expliqué que l'armée devait restaurer l'ordre et lancer des réformes, deux jours après l'instauration de la loi martiale.
"Tous les Thaïlandais doivent rester calmes et les fonctionnaires doivent continuer à travailler comme d'habitude", a-t-il ajouté.
L'armée a également annoncé que le pays serait désormais soumis à un couvre-feu entre 22h et 5h.
Les relations extérieures pas affectées
Le général Prayuth a fait son annonce après une réunion avec les différentes factions politiques thaïlandaises visant à trouver une solution après six mois de crise et de manifestations. Cette prise de contrôle n'affectera pas les relations extérieures du pays, a affirmé le général.
Des leaders des manifestants des deux camps ont été emmenés du lieu de la réunion dans des véhicules militaires, sous bonne garde, selon des témoins.
agences/sbad
Les médias doivent cesser d'émettre
L'armée thaïlandaise a ordonné jeudi à toutes les télévisions et radios du pays d'interrompre leurs programmes et de diffuser les bulletins du nouveau régime militaire qui vient de faire un coup d'Etat.
"Afin de donner des informations exactes à la population, toutes les radios et les télévisions doivent suspendre leurs programmes", a lu un porte-parole de l'armée à la télévision nationale, qui a déjà cessé ses programmes et ne montre plus que des photos de militaires sur fond blanc.
Les Etats-Unis et l'Union européenne s'expriment
Les Etats-Unis réexaminent leur coopération militaire avec Bangkok afin de décider si celle-ci doit être suspendue, a annoncé un porte-parole du Pentagone jeudi.
L'Union européenne a quant à elle appelé à un retour rapide au processus démocratique.
18 coups d'Etat en 80 ans
La Thaïlande a connu 18 coups d'Etat ou tentatives en près de 80 ans.
Le dernier en 2006 contre l'ancien Premier ministre en exil Thaksin Shinawatra a entraîné une série de crises politiques faisant descendre tour à tour dans la rue les ennemis et les partisans du milliardaire, qui reste malgré son exil le facteur de division du pays.
L'épisode actuel a commencé à l'automne avec des manifestations réclamant le départ de sa soeur Yingluck, Première ministre depuis 2011. Elle a été destituée par la justice début mai.
Le DFAE suit l'évolution de la situation
Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a recommandé jeudi aux visiteurs étrangers en Thaïlande de se conformer aux instructions de l'armée et de s'informer sur l'évolution de la situation dans les médias.
"Il est difficile pour le moment de prévoir quelles conséquences ces événements auront concrètement pour les voyageurs", estime le DFAE.
Dans l'immédiat, le DFAE ne modifie donc pas ses recommandations à la prudence dans le pays.