Diverses unités policières chinoises se sont livrés jeudi à une vaste démonstration de force à Pékin, à quelques jours du 25e anniversaire de la répression sur la place Tiananmen.
Lors de ces exercices, dont la couverture avait été réservée aux médias d'Etat, les agents ont fait étalage de leur capacité à répondre à
des menaces telles que des prises d'otages, des attentats ou des manifestations de masse, a expliqué le Bureau de la sécurité publique.
"Léopards des neiges"
La police a notamment publié une photo montrant comment des policiers anti-émeutes, déployés derrière une haute barrière métallique, se préparaient à repousser l'assaut d'un groupe de manifestants armés de briques, de bâtons et de cocktails Molotov.
Ces manoeuvres impliquaient des blindés, des hélicoptères et des canons à eau, ainsi que la brigade d'élite de la police antiterroriste, l'unité commando "Léopard des neiges". Pékin s'est aussi dotée de nouvelles unités de la police armée, dotées de 150 véhicules anti-émeutes.
afp/boi
Sécurité maximale
A l'approche du 4 juin, date sensible en Chine (voir ci-dessous), le régime a resserré son étau sur les dissidents et les militants engagés dans la défense des droits de l'homme.
Elle a notamment procédé à des interpellations préventives.
La sécurité générale à Pékin a aussi été nettement renforcée. Des fouilles dans le métro ont ainsi provoqué d'impressionnantes files d'attente aux heures de pointe.
La nuit du 3 au 4 juin
Les manifestations pro-démocratie et anti-corruption se sont tenues sur la place Tiananmen à Pékin et dans d'autres villes de Chine entre le 15 avril et le 4 juin 1989.
Elles ont réuni des milliers de protestataires, aussi bien des étudiants que des intellectuels ou des ouvriers.
L'armée a alors mené une vaste répression, avec point d'orgue la nuit du 3 au 4 juin.
Le bilan de cette intervention demeure incertain, entre quelques centaines et plusieurs milliers de victimes civiles selon les sources (241 pour Pékin, 7000 pour l'OTAN, 1000 selon Amnesty...).