La junte au pouvoir depuis une semaine en Thaïlande enverra des émissaires à Singapour et au Japon dans les prochains jours, a déclaré jeudi un conseiller du gouvernement. Il vont tenter d'obtenir de Facebook, Google ou le service de messagerie instantanée Line qu'ils imposent des restrictions.
L'armée a cherché à étouffer la contestation après le coup d'Etat du 22 mai, en procédant à l'arrestation de responsables politiques et en censurant les médias. Mais des manifestations continuent d'être organisées grâce aux réseaux sociaux.
Filtrer le contenu dans l'heure
"Nous ne leur demandons pas d'installer un logiciel supplémentaire. Nous leur demandons de nous aider à filtrer le contenu", a déclaré un conseiller au ministère de l'Information et des Technologies de la Communication.
Le ministère a demandé aux fournisseurs d'accès à internet de bloquer les sites dans l'heure qui suit une requête des autorités, a déclaré une source proche du dossier après une réunion à Bangkok.
ats/jgal
L'UE dit son inquiétude
L'Union européenne a exprimé sa "grande inquiétude" concernant les détentions politiques et la censure en Thaïlande. Important partenaire commercial du royaume, elle a estimé que seul un plan clair sur le retour à la démocratie pourrait permettre "la poursuite de son soutien", après le coup d'Etat de l'armée le 22 mai.
La junte a ajouté jeudi une vingtaine de noms à la liste des déjà plus de 250 personnes convoquées. Des dizaines d'entre elles, qui se sont présentées à la convocation, ont été ou sont toujours détenues, sans charge, dans les lieux tenus secrets.
Une centaine de pages web déjà bloquées
Depuis le putsch, le ministère de la Communication a mis en place une commission pour surveiller les sites internet et bloquer tout contenu. Trois centres de surveillance fonctionnent 24 heures sur 24. Une centaine de pages web auraient été bloquées depuis le coup d'Etat.
Les Thaïlandais se sont alarmés mercredi du blocage de Facebook, pour une raison inconnue, mais le conseiller du ministère a assuré que la junte ne comptait pas bloquer l'accès au réseau social, suivi en Thaïlande par 24 millions d'utilisateurs.