La campagne électorale pour la présidentielle du 3 juin en Syrie s'achevait dimanche. Le président Bachar al-Assad est assuré de l'emporter. L'opposition dénonce une "parodie de la démocratie", alors que le pays est dévasté par trois ans de conflit, puis de guerre civile.
L'élection se déroulera dans les régions tenues par le régime, loin des zones d'affrontements entre armée et rebelles.
Opposition fragmentée
Même en l'absence de tout suspense, le parti Baas, qui régit la Syrie depuis un demi-siècle, a appelé à réélire le président Assad, au pouvoir depuis la mort de son père Hafez en 2000.
Le scrutin vise surtout à renforcer la position du président dans cette guerre qu'il veut à tout prix gagner. Face à lui, l'opposition est fragmentée et elle-même en guerre contre des djihadistes radicaux.
Les combats se poursuivent dans le pays et des dizaines de personnes meurent chaque jour. Le conflit a fait plus de 162'000 morts, selon une ONG.
ats/jgal
Les Syriens à l'étranger ont déjà voté
Le régime a réussi une grande partie de sa démonstration de force mercredi, en montrant des milliers de Syriens expatriés ou réfugiés, qui se rendaient en masse pour participer au vote anticipé dans 43 ambassades de Syrie dans leur pays d'accueil, en particulier au Liban voisin.
Selon l'agence officielle Sana, plus de 95% des Syriens enregistrés dans les ambassades ont voté. Seuls 200'000 des trois millions de réfugiés ou expatriés syriens sont toutefois inscrits sur des listes électorales à l'étranger, les Syriens ayant fui leur pays clandestinement n'étant pas autorisé à voter.
La France, l'Allemagne et la Belgique avaient pour leur part interdit le vote sur leur sol, de même, selon Damas, que les Emirats arabes unis.
Protestations contre l'élection au Liban
Plusieurs centaines de réfugiés syriens ont manifesté dimanche au Liban contre l'élection présidentielle du 3 juin que le président sortant Bachar al-Assad est assuré de remporter.
"Votez pour l'homme qui a tué 200.000 Syriens!" dénonçait une banderole brandie par un manifestant dans le village de Kousha, au milieu de protestataires tenant des drapeaux de l'opposition syrienne qui défilaient dans la région libanaise du Akkar.
Des hommes, des femmes mais aussi des enfants vivant dans des tentes dans des camps de fortune à Kousha ont participé à cette marche.