Au lendemain de l'annonce de l'abdication du roi Juan Carlos, l'Espagne se préparait mardi au passage de témoin au futur souverain. Felipe VI hérite d'un pays en crise et sera confronté au défi de rendre sa légitimité à la monarchie.
Symbole de cette succession à venir, le roi et le prince héritier ont présidé une cérémonie militaire sur le parvis du monastère de l'Escorial, près de Madrid, l'un des lieux emblématiques de la monarchie espagnole.
"Loi de succession"
Premier pas d'un processus qui devrait prendre plusieurs semaines, un Conseil des ministres extraordinaire a adopté une "loi de succession". Le texte prend acte de "l'abdication de Sa Majesté le roi Juan Carlos de Bourbon", une situation inédite depuis la restauration de la démocratie en Espagne en 1978.
Il devra être voté selon une procédure d'urgence par les deux chambres du Parlement avant que le prince des Asturies, âgé de 46 ans, ne prête serment. Felipe VI ne sera pas couronné avant le 18 juin.
ats/pym
Républicains dans les rues
Lundi soir, des milliers de personnes ont manifesté partout en Espagne. Ils agitaient le drapeau rouge, or et violet de la seconde République, proclamée en 1931 et balayée par la dictature franquiste en 1939.
"L'Espagne, demain, sera républicaine", ont scandé les manifestants, réclamant un référendum sur l'abolition de la monarchie.