Alors que de nombreux dirigeants sont réunis vendredi sur les plages de Normandie pour commémorer le 70e anniversaire du Débarquement allié, le devoir de mémoire s'exprime aussi sur internet.
Plusieurs médias internationaux ont choisi d'utiliser Twitter pour faire vivre à leurs internautes les événements du 6 juin en "différé de 70 ans". C'est le cas de la radio française France Inter (@ddayinter), qui propose un "live-tweet" du Jour J agrémenté de cartes explicatives et d'images d'archives.
Un journaliste du quotidien britannique de Portsmouth The News offre lui un suivi comparable, en s'appuyant sur des photos fournies par des vétérans et les archives du journal (@RealTimeDDay). En Grande-Bretagne toujours, le compte Twitter @ukwarcabinet relate l'assaut allié en se basant sur les documents militaires des Archives nationales.
Créer l'identification
La chaîne de télévision américaine Channel4 utilise elle aussi le site de micro-blogging, pour raconter les événements du point de vue de 7 personnes qui les ont réellement vécu (@dday7): le caméraman Des O'Neill, le soldat Dixie Dean, le capitaine de navire George Honour, l'infirmière Mary Verrier, le résistant français Maurice Chauvet, le parachutiste Bob Stoodley et le professeur de natation Hu Riley. Des récits empreints de vérité auxquels les internautes peuvent s'identifier.
Dans le même esprit, le Mémorial de Caen (Basse-Normandie) avait lancé en décembre dernier les comptes Twitter et Facebook d'un personnage créé de toutes pièces mais inspiré de faits réels: Louis Castel, un étudiant français de 24 ans enrôlé dans l'armée américaine (voir ci-contre).
De son côté, France Info raconte "le Débarquement en quatre histoires" dans un webdocumentaire intitulé Leur 6 juin 1944. Un résistant, un G.I., un soldat allemand et une Caennaise livrent leurs souvenirs de ce pan de l'histoire européenne.
L'Histoire par l'humour
Les internautes eux-mêmes semblent très inspirés par le Débarquement. En témoigne la popularité du mot-clé #ImagineTwitterEn1944, qui consiste à imaginer les messages qui auraient été postés si le réseau social avait existé à l'époque.
Anachronismes inventifs et détournements de photos rendent l'ensemble drôle et impertinent. Ils sont toutefois entrecoupés de messages sérieux qui rappellent, en 140 signes, la nécessité de ne pas laisser l'Histoire se répéter.
Pauline Turuban
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