Le procès de l'équipage du ferry sud-coréen qui a fait naufrage en avril, emportant par le fond plus de 300 passagers, s'est ouvert mardi en présence des familles et sous la pression de l'opinion en colère qui exige vérité et sévérité.
Le ferry transportait 476 personnes, dont 325 lycéens en voyage scolaire, lorsqu'il a chaviré et sombré le 16 avril au large de la Corée du Sud, vraisemblablement déséquilibré par un excédent de charge.
Les recherches de corps disparus continuent
Deux mois après l'accident, les plongeurs continuent d'explorer l'épave dans l'espoir de remonter les derniers corps.
Le capitaine Lee Joon-Seok et trois autres membres d'équipage, accusés d'avoir quitté le bord en abandonnant les passagers pris au piège, comparaissent devant un tribunal de Gwangju (sud-ouest) pour "homicide par négligence".
Ils encourent la peine capitale pour ce crime. Onze autres membres d'équipage doivent répondre d'accusations moins lourdes.
afp/sbad
Un drame révélateur de dysfonctionnements
La tragédie a profondément heurté l'opinion publique tant du fait du jeune âge des victimes que des révélations de l'enquête qui a mis en évidence l'incompétence de l'équipage mais également le laxisme et la corruption des autorités de contrôle et de sécurité maritimes.
Les proches des victimes dénoncent la lenteur des secours et une coordination désastreuse entre les gardes-côtes et la Marine notamment.
La présidente sud-coréenne Park Geun-Hye a présenté ses excuses à plusieurs reprises en déplorant les dysfonctionnements imputés aux administrations publiques, et son Premier ministre Chung Hong-Won a démissionné.
Le propriétaire toujours recherché
La police recherche toujours Yoo Byung-Eun, patriarche de la puissante famille qui contrôle la compagnie maritime Chonghaejin Marine, propriétaire du ferry Sewol. Sa fille Yoo Som-na a été arrêtée début juin à Paris.
Les enquêteurs soupçonnent le milliardaire de détournements de fonds et de négligences dans l'application des consignes de sécurité et de violations diverses, vraisemblablement responsables du naufrage.
Les investigations préliminaires indiquent que le fret transporté était au moins deux fois supérieur au niveau recommandé.