Une délégation ukrainienne se rendra mardi à Budapest pour demander aux Européens de leur céder une partie du gaz russe qu'ils importent, après la coupure décidée par Moscou, a annoncé lundi le groupe public Naftogaz. Lire: La Russie a cessé ses livraisons de gaz à l'Ukraine
"Des compagnies européennes sont prêtes à fournir du gaz à l'Ukraine. Elles proposent à l'Ukraine du gaz bon marché à 320 dollars" les 1000 m3, a déclaré le PDG de Naftogaz Andriï Kobolev, cité sur le site internet du gouvernement.
Démarche illégale selon Gazprom
Selon lui, Naftogaz est déjà client déjà des groupes allemand RWE et français Gaz de France. "Nous avons des propositions venant d'autres compagnies aussi importantes", a-t-il ajouté. Budapest accueille un forum international sur la sécurité énergétique.
Le PDG du géant semi-public russe Gazprom a d'ores et déjà déclaré que de telles livraisons seraient illégales. Les compagnies européennes n'ont "pas le droit de faire cela", a-t-il déclaré, cité par l'agence de presse RIA Novosti.
afp/olhor
Diversifier l'approvisionnement à tout prix
Le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk avait indiqué le 6 juin, donc avant la coupure, que l'Ukraine avait l'intention de diversifier son approvisionnement en gaz en en achetant à la Pologne, la Hongrie et la Slovaquie.
L'Ukraine a rejeté la hausse des prix décidée par Moscou après l'arrivée au pouvoir de dirigeants pro-occidentaux fin février, conséquence de la chute du président prorusse Viktor Ianoukovitch : les 1000 mètres cubes de gaz sont alors passés de 268 à 485 dollars, un prix sans équivalent en Europe.
Dans sa "dernière offre", Moscou avait proposé 385 dollars.
Deuxième plainte de Gazprom contre Naftogaz?
Le géant du gaz russe Gazprom pourrait saisir contre le groupe gazier ukrainien Naftogaz la cour d'arbitrage internationale de Stockholm sur un contentieux de 18 milliards de dollars, a annoncé lundi son dirigeant Alexeï Miller.
Le russe Gazprom avait déjà saisi lundi la même cour d'arbitrage internationale d'une plainte concernant la dette gazière de l'Ukraine, qui atteint 4,5 milliards de dollars.
En 2012 et 2013, Naftogaz n'aurait pas réglé l'ensemble du gaz livré par Gazprom selon les termes du contrat établi.