Des heurts entre l'armée irakienne et des insurgés ont fait au moins 35 morts et plus de 50 blessés parmi les forces de sécurité à Al-Qaïm, une localité située à la frontière avec la Syrie, ont annoncé vendredi des responsables irakiens.
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme a fait état de son côté de 38 morts dont des civils et des membres des forces de sécurité, et de plus de 40 blessés.
Usine chimique prise à 70 km de Bagdad
Par ailleurs, les insurgés se sont emparés d'une ancienne usine de production d'armes chimiques datant du régime de Saddam Hussein.
Alors que Barack Obama a annoncé l'envoi de 300 conseillers militaires sur le terrain (Lire: Barack Obama se dit prêt à une action militaire "ciblée" en Irak), Washington doute que les djihadistes puissent produire des armes opérationnelles sur le site d'Al Muthanna, en raison de l'ancienneté des produits.
Le complexe est situé à 70 km au nord-ouest de Bagdad. Il avait produit du gaz moutarde et du sarin au début des années 1980.
agences/sbad
Les diplomates évacués
Plusieurs pays ont annoncé, dans ce contexte chaotique, l'évacuation de certains de leurs diplomates d'Irak alors que des compagnies ont transféré leurs employés étrangers vers Bagdad, où un plan sécuritaire a été mis en place pour la protéger d'un assaut djihadiste.
La Chine, plus gros investisseur du secteur pétrolier irakien, a ainsi annoncé l'évacuation vers des régions plus sûres de certains salariés de ses sociétés.
Le pétrole, sujet d'inquiétude
L'avancée de l'EIIL fait craindre pour les investissements à long terme dans l'industrie pétrolière du pays, deuxième plus gros exportateur au cartel de l'Opep, selon le président du Conseil mondial du pétrole, Renato Bertani.
Les Etats-Unis ont assuré que l'attaque contre la raffinerie de Baïji n'avait pas d'impact sur les exportations de brut, mais que Bagdad serait contraint d'importer temporairement des produits raffinés.
"Les djihadistes doivent être chassés"
Le grand ayatollah Ali Al-Sistani, plus haute autorité religieuse chiite d'Irak, a déclaré vendredi que les insurgés sunnites qui mènent une offensive doivent être chassés du pays avant qu'il ne soit trop tard.
Si l'EIIL n'est pas "combattu et chassé d'Irak, tout le monde le regrettera demain, quand les regrets n'auront plus de sens", a annoncé son porte-parole.
La France appelle à l'unité nationale
La France souhaite que l'Irak se dote d'un gouvernement d'union nationale, "avec ou sans" le chiite Nouri al-Maliki, a déclaré vendredi le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius.
"Si vous voulez résister à des groupes terroristes, il faut l'unité nationale", a insisté le ministre interrogé par le groupe médias BFM-RMC. Non seulement al-Maliki n'a jamais voulu s'allier avec les tribus sunnites mais "il les a de manière très inopportune poursuivies", a-t-il regretté.
Interrogé sur une éventuelle intervention militaire, le ministre a souligné que la France pourrait y participer sous la double condition que l'Irak le demande et que ce soit approuvé par l'ONU, "ce qui n'est pas du tout le cas aujourd'hui".