Le tribunal de Minya, dans le centre de l'Egypte, a confirmé samedi les condamnations à mort de 183 partisans présumés du président islamiste Mohamed Morsi destitué par l'armée, dont le chef des Frères musulmans Mohamed Badie. Le verdict a été rendu en leur absence en moins de 15 minutes.
Au total, 683 personnes avaient été condamnées à la peine capitale fin avril pour avoir participé à des manifestations violentes à Minya, le 14 août 2013, le jour même où 700 manifestants pro-Morsi tombaient sous les balles des policiers au Caire.
496 acquittements
Quatre, dont deux femmes, ont vu leur peine commuée en prison à perpétuité et 496 ont été acquittées, a indiqué le procureur général.
Ces nouvelles peines capitale surviennent près de deux semaines après qu'Abdel Fattah al-Sissi, l'ex-chef de l'armée qui avait destitué Mohamed Morsi, a prêté serment comme président.
Il a été élu fin mai avec 96,9% des voix mais après avoir éliminé toute opposition de la scène politique, islamiste ou laïque et libérale.
afp/sbad
Amnesty International dénonce
Amnesty International a demandé aux autorités égyptiennes d'annuler la condamnation à mort des 183 partisans présumés de Mohamed Morsi. "Les autorités égyptiennes doivent casser ce jugement et ordonner un nouveau procès, équitable pour tous les accusés et sans recours à la peine de mort".
"Le système judiciaire égyptien est de toute évidence cassé et n'est plus en mesure de rendre justice. La peine de mort est impitoyablement employée comme une arme servant à éliminer les adversaires politiques", a déclaré le vice-directeur pour la région de l'ONG basée à Londres.