Neuf gouvernements de la gauche européenne, dont les représentants étaient réunis samedi à Paris, ont apporté leur soutien à la candidature du conservateur luxembourgeois Jean-Claude Juncker à la Commission européenne, a fait savoir le président français François Hollande.
Le choix de soutenir un conservateur à la présidence de la Commission devrait avoir pour contrepartie la nomination d'un social-démocrate pour succéder au président du Conseil européen, le Belge Herman Van Rompuy.
Plusieurs personnalités sont évoquées dont l'ancien chef du gouvernement italien Enrico Letta ou l'ex-Premier ministre français Jean-Marc Ayrault.
Sommet difficile la semaine prochaine
Pour obtenir la présidence de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker doit être soutenu par la majorité des 28 dirigeants européens et rallier au moins 376 suffrages sur son nom au Parlement.
La réunion samedi à Paris s'est tenue à quelques jours d'un sommet difficile de l'UE prévu jeudi et vendredi à Bruxelles. Il statuera sur les orientations futures de l'Europe et sur ses dirigeants.
agences/sbad
Quelques jours après les "anti-Juncker"
La réunion des sociaux-démocrates à Paris est intervenue après une réunion des anti-Juncker de droite en Suède, réunissant le Premier ministre britannique David Cameron et ses homologues suédois et néerlandais, que la chancelière allemande Angela Merkel avait tenté de convaincre pour éviter un blocage au sommet de Bruxelles.
Les leaders européens
A Paris, étaient réunis autour de François Hollande le chef du gouvernement italien Matteo Renzi, le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel (SPD), Selle Thorning-Schmidt (Danemark), Victor Viorel Ponta (Roumanie), Robert Fico (République slovaque), Bohuslav Sobotka (République tchèque), Joseph Muscat (Malte), Werner Faymann (Autriche) et Elio Di Rupo (Belgique).
L'Allemand Martin Schulz, candidat à la présidence de la Commission et ancien président du Parlement européen où il préside désormais le groupe socialiste, devait aussi se joindre à la réunion.
Cameron prêt à forcer un vote
Le premier ministre britannique David Cameron est prêt à contraindre ses collègues de l'UE à voter sur le futur président de la Commission européenne, s'ils persistent à imposer Jean-Claude Juncker, indique-t-on dimanche dans son entourage.
Il considère le Luxembourgeois comme un homme du passé, peu enclin à mettre en oeuvre les réformes qu'il juge nécessaires pour l'Europe.
David Cameron a promis de se battre jusqu'au bout pour lui barrer la route. Il souhaite reporter la décision afin de trouver un autre candidat plus consensuel.