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Les insurgés consolident leurs positions dans l'ouest de l'Irak

Des combattants des forces irakiennes photographiés le 21 juin 2014 à Bagdad. [Ahmad Al-Rubaye]
Des combattants des forces irakiennes photographiés le 21 juin 2014 à Bagdad. - [Ahmad Al-Rubaye]
Les forces irakiennes se sont retirées de trois villes proches de la Syrie, alors que John Kerry était en Jordanie dimanche pour aborder la situation.

Dimanche, un responsable gouvernemental irakien a confirmé la prise par des activistes du poste-frontière d'Al Walid, dans la province d'Anbar à la frontière avec la Syrie.

Plus tôt dans la journée, un porte-parole militaire a annoncé le retrait des forces irakiennes des villes d'Al-Qaïm, Rawa et Aana, situées dans la même province, pour des raisons "tactiques" selon lui.

D'après des témoins, cependant, des insurgés sunnites emmenés par les djihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) se sont emparés de ces villes samedi. En deux jours, ils auraient tué une vingtaine de responsables locaux.

Plusieurs villes sous contrôle des insurgés

Dans la province d'Al-Anbar, les activistes tiennent déjà depuis janvier la ville de Fallouja (60 km à l'ouest de Bagdad) et des quartiers de Ramadi, 40 km plus à l'ouest.

Depuis, au cours de l'offensive menée par des djihadistes de l'EIIL, les insurgés sunnites ont pris le contrôle de plusieurs autres villes, dont Tikrit, capitale de la province de Salaheddine, mais aussi Mossoul, la deuxième ville du pays.

agences/ptur

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Plusieurs morts à Tikrit

Dimanche matin, la télévision d'Etat irakienne a affirmé qu'une frappe aérienne visant un groupe d'insurgés à Tikrit (nord) avait tué 40 d'entre eux, tandis que des témoins ont expliqué que 7 personnes avaient péri dans cette attaque contre une station-service du centre-ville, sans dire si les victimes étaient ou non des combattants.

A l'est de Tikrit, des combattants ont affronté les forces de sécurité, secondées par des tribus pro-gouvernementales, et tué un conseiller du gouverneur provincial.

John Kerry en Jordanie

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry s''est rendu dimanche au Moyen-Orient pour une mission délicate au chevet de l'Irak. Il était en Jordanie dimanche, avant d'aller en Belgique et en France en début de semaine, pour mener des "consultations sur la manière dont nous pouvons contribuer à la sécurité, à la stabilité et à la formation d'un gouvernement rassembleur en Irak.

Même s'ils n'ont pas réclamé la démission de Nouri al-Maliki, les Etats-Unis ne ménagent pas leurs critiques contre le chef du gouvernement irakien, accusé de sectarisme confessionnel.

A Amman dimanche, John Kerry a rencontré son homologue jordanien Nasser Judeh avec lequel il s'est entretenu des "défis que pose la sécurité au Moyen-Orient".

Les anciens combattants américains déçus

Les anciens combattants américains d'Irak observent avec amertume la poussée djihadiste dans le pays.

La prise en janvier de Fallouja, symbole de l'engagement américain en Irak, par l'EIIL, avait déjà été un crève-coeur. "Pas mal de mes amis et des Irakiens sont morts pour donner à l'Irak une chance d'être libre", rappelle John Nagl, ex-officier américain envoyé en Irak.

Selon lui, "les gouvernements irakien et américain ont fait de grossières erreurs, et ont fait de ces sacrifices un gâchis". Dans un sondage réalisé en avril pour le journal "Washington Post", 50% des anciens d'Irak considèrent que la guerre ne valait pas le coup d'être conduite. Mais 87% se disent fiers d'y avoir participé.

Des raids de l'aviation syrienne font 16 morts

Cinq raids de l'aviation syrienne ont fait au moins 16 morts et des dizaines de blessés samedi dans les quartiers résidentiels de Mouhassane, une ville située à une centaine de kilomètres de l'Irak dont les dirigeants ont voué allégeance à l'EIIL.