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Les violences ont fait une cinquantaine de morts en Centrafrique depuis lundi

Des rebelles ex-Seleka dans leur base de Bambari, photographiés en mai dernier. [AP photo/Jerome Delay]
Des rebelles ex-Seleka dans leur base de Bambari, photographiés en mai dernier. - [AP photo/Jerome Delay]
Le bilan du cycle d'attaques et de représailles en Centrafrique qui déchire depuis 48 heures la ville de Bambari s'est considérablement alourdi mercredi avec une cinquantaine de tués.

"Près de 50 personnes ont été tuées depuis lundi dans les violences en cours dans la région de Bambari et les villages environnants. La plupart des victimes ont été massacrées à l'arme blanche ou tuées par balle. Un bilan encore provisoire", a annoncé mercredi un officier de la force africaine (Misca) sous couvert d'anonymat.

"En dehors des attaques visant les civils et les incendies de maisons, il y a des affrontements qui donnent l'impression d'attaques coordonnées des groupes armés", miliciens chrétiens anti-balaka d'un côté et ex-rebelles majoritairement musulmans Séléka de l'autre, a précisé cet officier.

Des soldats français de l'opération Sangaris et africains de la Misca sont présents dans la ville, où l'ex-rébellion Séléka a effectué un repli stratégique et installé son nouvel état-major depuis son départ en janvier 2014 de la capitale, Bangui, sous la contrainte des forces internationales.

afp/mre

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L'UE condamne et appelle au calme

L'Union européenne a condamné mercredi ces violences, appelant à l'arrêt des "hostilités" et des "actes de représailles".

"Cette insécurité permanente et les menaces à répétition envers des communautés ciblées affaiblissent les conditions essentielles requises pour une réconciliation durable", souligne dans un communiqué l'UE, qui "restera fortement engagée, avec ses partenaires internationaux, à soutenir la stabilisation de la République centrafricaine".

L'UE a déployé une force militaire en Centrafrique. Eufor-RCA assure depuis fin avril la protection de l'aéroport de Bangui, et est déployée depuis la mi-juin dans deux arrondissements de la capitale.

Violences depuis 2013

Depuis le renversement en mars 2013 du président François Bozizé par la Séléka, la Centrafrique vit une crise sans précédent, marquée par de terribles violences.

Les exactions des groupes armés contre les civils ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés. Dans ce pays ravagé, qui connaît une partition de fait, de nombreux musulmans ont été contraints de fuir des régions entières face aux violences des anti-balaka dans le Sud et l'Ouest, tandis que dans l'Est et le Nord, les populations chrétiennes restent sous la coupe de combattants Séléka.

Quant à Bangui, elle se vide de ses derniers musulmans, traqués quotidiennement par les anti-balaka.