Modifié

La Soudanaise chrétienne s'est réfugiée à l'ambassade américaine

L'ambassade américaine à Khartoum sert d'abri provisoire à la famille soudanaise. [Stringer]
L'ambassade américaine à Khartoum sert d'abri provisoire à la famille soudanaise. - [Stringer]
La mère de famille chrétienne qui avait été condamnée à mort pour apostasie puis arrêtée à l'aéroport a trouvé refuge à l'ambassade des Etats-Unis à Khartoum, au Soudan.

La chrétienne soudanaise dont la condamnation à mort avait suscité l'indignation de gouvernements occidentaux est à l'ambassade des Etats-Unis à Khartoum avec sa famille. Son époux a exprimé son soulagement, expliquant avoir demandé protection en raison de menaces de mort.

La porte-parole du département d'Etat américain Marie Harf a indiqué que la famille était "dans un endroit sûr" et que Karthoum avait "assuré que la famille continuerait d'être en sécurité".

Arrêtée à l'aéroport

La jeune femme de 26 ans avait été arrêtée mardi à l'aéroport alors qu'elle tentait de se rendre aux Etats-Unis avec son époux, bi-national sud-soudanais et américain, et ses deux enfants. Elle aurait dû utiliser un passeport soudanais, mais son avocat a expliqué qu'elle n'en avait pas.

"Si elle a été libérée de sa garde à vue, M. continue à être accusée par le procureur", a souligné vendredi Me Sherief Ali Sherief. "C'est pourquoi la jeune femme a été mise en sécurité à l'ambassade des Etats-Unis."

Ecouter ses explications:

L'avocat de la Soudanaise apostat s'exprime
L'avocat de la Soudanaise apostat s'exprime / L'actu en vidéo / 56 sec. / le 27 juin 2014

ats/afp/bri

Publié Modifié

Condamnée pour apostasie

Meriam Yahia Ibrahim Ishag est née d'un père musulman et d'une mère chrétienne orthodoxe, qui l'a élevée dans sa confession après le départ du père quand elle avait cinq ans.

Selon l'archevêché catholique de Khartoum, elle s'est convertie au catholicisme juste avant son mariage fin 2011. Ce sont des hommes "qui disaient être" de sa famille paternelle qui ont engagé les poursuites pour apostasie.

Elle avait alors été emprisonnée, enceinte et avec son premier enfant.

Le 15 mai dernier, elle avait été condamnée à mort en vertu de la loi islamique en vigueur au Soudan qui interdit les conversions. Elle avait également été condamnée à 100 coups de fouet pour "adultère".

Des leaders politiques, dont le secrétaire d'Etat américain, et des leaders religieux européens avaient appelé à révoquer le "verdict inhumain".

Une cour d'appel a décidé lundi de sa libération de prison.