L'échec du Premier ministre britannique David Cameron à faire barrage à la désignation de Jean-Claude Juncker à la présidence de la Commission européenne accroît les risques que les Britanniques décident de sortir de l'UE, soulignent la presse et les experts.
L'épisode Juncker est clairement une défaite importante pour David Cameron, et sans un remède à cela, il augmente le risque d'un Brexit (contraction de 'British exit', sortie de l'UE)", estime Mats Persson, directeur de l'institut londonien Open Europe.
"Splendide isolement"
Le quotidien Times avertit en Une que "La Grande-Bretagne s'approche de la sortie de l'UE" et parle de "splendide isolement", Cameron ayant "renforcé la position de la Grande-Bretagne en maintenant une robuste opposition.
Enfin, le Financial Times analyse qu'il s'agit d'un "historique changement de pouvoir au sein de l'UE" et d'un "moment dangereux pour les relations du Royaume-Uni avec l'Europe".
ats/jvia
Le défi de David Cameron
David Cameron, qui milite pour le maintien de son pays dans une UE réformée, doit obtenir des résultats sur deux points cruciaux, indique Simon Hix, politologue de la London School of Economics: des réformes concernant le marché unique et des exemptions pour son pays de certaines législations européennes.
Car les Britanniques, s'ils reconnaissent les vertus d'une union économique, sont plus que réticents à la construction d'une Europe politique et à des abandons de souveraineté.
Le dirigeant conservateur s'est engagé s'il était réélu en 2015 à organiser un référendum sur l'appartenance de son pays à l'UE en 2017 après avoir obtenu de Bruxelles des compétences rapatriées et des réformes.