Quelque 400 marins russes, soit deux équipages de 200 hommes, sont arrivés lundi au port de Saint-Nazaire, dans l'ouest de la France, pour se former à l'utilisation de deux navires de type Mistral fabriqués par la France pour la Russie.
Les marins seront logés à bord du navire militaire russe Smolny qui doit s'amarrer à quai derrière le Vladivostok, premier Mistral à être livré, à l'automne. En 2015, le Sébastopol, en cours d'assemblage, doit à son tour rejoindre la Marine russe.
Pression américaine
Ce contrat provoque des tensions entre Paris et ses alliés. Barack Obama avait encore exprimé début juin son "inquiétude" au moment où la Russie "a violé la loi internationale" en annexant la péninsule ukrainienne de Crimée.
Sauf durcissement de la situation en Ukraine, qui entraînerait un renforcement des sanctions internationales, Paris entend pour l'instant maintenir la vente des deux navires.
afp/dk
Manifestation de militants pro-ukrainiens
Dimanche une cinquantaine de militants pro-ukrainiens avaient manifesté à Saint-Nazaire pour dénoncer la vente à Moscou de ces navires de guerre.
"Hollande, non à la formation des 400 tueurs de Poutine", "Non au contrat Mistral" et "Hollande, l'honneur de la France vaut plus que des Mistral", pouvait-on lire sur des banderoles brandies non loin du Vladivostok.
Le Mistral en quelques chiffres
Le Bâtiment de projection et de commandement (BPC) Mistral peut embarquer 16 hélicoptères, 13 chars, une centaine de véhicules et amener 450 soldats sur un théâtre d'opération.
Une bouffée d'oxygène pour Saint-Nazaire
Cette commande russe, estimée à 1,2 milliards d'euros (1,46 milliards de francs), correspond à un millier d'emplois durant quatre ans pour les chantiers navals de Saint-Nazaire.
En cas de rupture du contrat, Moscou pourrait demander le remboursement intégral de la commande, dont il a déjà payé plus de la moitié, et réclamer des pénalités d’un milliard d’euros.